lundi 27 juin 2011

Transgenre… Et pourquoi pas…

Hier soir, dans l’émission Zone interdite sur M6, un reportage passionnant concernait les personnes transgenres.
"Une personne transgenre est un homme qui aime s’habiller en femme, avec tenue et maquillage féminin."

Je vous avoue avoir été plusieurs fois choquée au cours du reportage, non pas par la personne qui témoignait, prénommé Frédéric sous son identité masculine et Natacha sous son identité féminine, mais par les questions, interrogations et parfois informations autour du thème des transgenres.

J’ai décidé de vous les exposer, histoire de vous donner, du moins pour ceux que cela intéresse, de bonnes raisons de réfléchir à la problématique d’un autre point de vue que celui de "monsieur et madame tout le monde"… Point de vue qui devrait être, je suppose dans un monde idéal, celui de "monsieur et madame tout le monde".

Premier point choquant est d’entendre dire que des psychologues ont essayé de changer Frédéric/Natacha pour lui enlever l’envie, le besoin (pulsionnel ?) de s’habiller en femme…

Entendre ça en 2011 est d’autant plus choquant que l’on sait que la majorité des psy ont déjà dû revoir leur approche de l’homosexualité. Je m’explique. Il y a moins de 30 ans de cela, l’homosexualité était considéré comme une déviance sexuelle et était classée comme maladie mentale. La majorité des psychiatres et psychologues croyaient alors qu’ils devaient et pouvaient "soigner" les patients atteints de cette "maladie", sans grand succès, et pour cause. Suite à des recherches, les scientifiques se sont rendus compte que l’homosexualité n’était pas une maladie. Néanmoins, malgré cela, il existe encore une minorité de psy qui continuent d’essayer et même proposent des thérapies pour "soigner" l’homosexualité…

Constater que l’approche du concept de transgenre, alors même que ce n’est même pas considéré comme une maladie ou comme une déviance, rejoint celle de l’homosexualité, il y a 30 ans et même moins est profondément choquant… De toute évidence, certains n’ont toujours pas appris des erreurs du passé… Flippant.

Toujours aussi choquant : Comment des femmes peuvent-elles cesser d’aimer, rejeter et quitter des hommes, sous prétexte qu’ils s’habillent parfois en femme ? Se sentent-elles si menacées, trahies ? En quoi un homme qui s’habille en femme est une trahison ? N’est-ce pas la marque d’une confusion de perception chez ces femmes ? Ont-elles confondu virilité avec masculinité ? La virilité est un signe extérieur de masculinité. Mesdames, un homme, hétérosexuel, comme c’est le cas de Frédéric/Natacha qui ne montre pas de signe de virilité extérieur n’en reste pas moins un homme…qui aime les femmes.
D'autant qu'habillé en homme, il est très séduisant aussi !  
Sa tenue vestimentaire ne va pas le castrer !  A l’inverse, il y a des hommes, très virils extérieurement, qui ne s’intéresseront jamais à vous, simplement parce qu’ils sont homosexuels, ou que vous n'êtes pas leur genre!

Attention, cette dernière remarque n’est pas un jugement de valeur concernant les anciennes compagnes de Frédéric/Natacha. Nous ne savons rien d’elles, ni si c’est le côté transgenre de Frédéric/Natacha, la raison des différentes ruptures sentimentales. Peut-être qu’indépendamment de la question transgenre, Frédéric/Natacha ou ses ex-compagnes ne sont pas fait pour la vie de couple! Aujourd’hui, rompre est monnaie courante quelque soit les couples…

D’ailleurs, Frédéric/Natacha n’a aucun problème pour séduire les …. femmes quand il/elle sort en boîte. Ce que remarque le journaliste en demandant à Frédéric/Natacha, si être habillé en femme ne serait pas un bon plan drague… Frédéric/Natacha semble surpris(e) par la question avant de se reprendre et d’assurer qu’effectivement, c’est un point de vue. Mais de toute évidence pour lui/elle, s’habiller en femme n’a pas pour objectif de plaire aux autres. C’est avant tout le moyen de se plaire à soi-même. Être soi. Maintenant, s’il y a des conséquences positives, eh bien tant mieux. Après tout, sortir habillé en femme semble déjà bien assez compliqué à faire admettre, encore heureux qu’il y a des effets positifs ! Il serait dommage qu’il n’y ait pas quelques avantages, non ? Pourquoi s’habiller en femme, en plus d’être un parcours du combattant, devrait être une punition ?

Autre point choquant… La confusion qui existe entre tenue vestimentaire et orientation sexuelle. Le journaliste demande à Frédéric/Natacha s’il/elle est sûr(e) de ne pas vouloir se faire opérer pour poursuivre la transformation d’homme en femme. Bref, s’il/elle n’est pas transsexuel(le) ?!!!! Mais, il/elle s’habille en femme, mais ne veut pas être une femme fondamentalement ! Il/elle a été très clair(e) ; Il est génétiquement un homme, physiquement un homme, socialement un homme, hétérosexuel. Mais s’habille, parfois en femme. Sur quel ton le dire et le redire… Pire, le journaliste insiste et suppose qu’un homme, s’habillant en femme et étant attiré par des femmes est peut-être… lesbienne !!!!!!!!

Le raisonnement me laisse sans voix… Je ne savais pas que le choix d’une tenue féminine ou masculine pouvait influer sur le genre sexuel d’une personne.... Ah, mais non, pardonnez-moi, CE N’EST PAS LE CAS !

Attention, ma critique ne concerne pas l’attitude du journaliste. Il n’a fait que formuler ce que 99% des gens, hommes et femmes, pensent. Mais personnellement, (je dois faire partie du 1% restant, puisque je ne pense pas pareil !) je suis choquée par un tel raisonnement, qui me semble très illogique.

Toujours choquant. On trouve normal, aujourd’hui, qu’une femme se comporte en homme, s’habille au masculin… Mais les femmes ont dû se battre pour ce droit, pourtant évident aujourd’hui. (Voir documentaire sur Internet : "Sous les pavés, la jupe", diffusé sur Arte le 27 mai 2011). La compréhension ne devrait-elle donc pas passer, en priorité, par les femmes… Leurs craintes me laissent perplexe. Par contre, à défaut de la justifier, on peut comprendre la réticence des hommes à comprendre… ce qu’ils ne ressentent pas. Quoique… Est-ce leur faute ? L’éducation, même actuellement, n’aide pas. On continue d’attendre d’un homme qu’il soit fort, dur, et courageux et d’une femme, qu’elle soit douce, tendre, et fragile… Il est temps de changer. La société n’a plus les mêmes besoins. Il serait judicieux de s’en rendre compte…

En chacun de nous, on reconnaît posséder un anima et un animus. Un côté féminin et un côté masculin. Qu’y a-t-il de si choquant qu’un homme veuille explorer son anima ?

N’est-ce pas notre animus que nous voulons faire reconnaître, nous les femmes, quand on demande la parité et l’acceptation de notre anima… Il ne faut pas s’étonner de la réticence des hommes à l’accepter si nous, en tant que femme, nous ne reconnaissons pas l’anima des hommes !

Pourtant, en tant que femme, vous savez que cet anima ne s’exprime jamais autant, et tant, que lorsque vous porter une jupe, des talons, du maquillage et des bijoux… La tenue ne fait pas la femme, ni la féminité mais elle y contribue fortement, n’est-ce pas ? Alors pourquoi la refuser à des hommes qui en éprouvent le besoin ?

Je suis la première à réprouver le machisme latent, (voir site, viedemeuf.com, qui nous rappelle en permanence que le machisme est bien là, encore et toujours !), les inégalités hommes/femmes, à commencer par la différence salariale, pour un  poste à responsabilités égales. Mais je n’ai rien d’une féministe. J’aime être une femme avec les qualités et les défauts intrinsèques de femme et j’aime les hommes pour leurs qualités et leurs défauts intrinsèques d'homme.

Les deux genres, masculin et féminin, existent et se complètent. Chacun avec ses spécificités génétiques mais aussi sociales. Si on ne peut agir directement sur la génétique… Heureusement d’ailleurs, j’aime ces deux genres tels qu’ils sont. La société, elle, change. Le mode de vie et les besoins qui en découlent changent. Les spécificités sociales sont malléables et corvéables à loisirs. Si nous le voulons. Les femmes peuvent mettre des pantalons sans passer pour un homme, être une femme, masculin, hétéro, homo, bi ou asexuelle… Alors pourquoi un homme en jupe ne pourrait pas être considéré comme un homme, être un homme, féminine, hétéro, homo, bi ou asexuel sans qu’automatiquement, on le raille, le déprécie, ou sans qu’on s’inquiète de son orientation sexuelle ?

Un homme en jupe, en robe, est-il moins homme ? Une femme en pantalon est-elle moins femme ?

En quoi modifier un critère de discrimination social, jupe ou pantalon, serait-il la manifestation d’une perversion ou d’un dérangement psychique ?

Si je suis ce raisonnement, je ne peux que conclure que nous, les femmes qui portons des pantalons, sommes dérangées ?
Dans les années 1970, cela a été pensé, écrit, énoncé, critiqué… Nous ne sommes plus en 1970…   Quoique… Je me le demande parfois !

Le sujet du transgenre nous renvoie, ni plus ni moins, à la question de l'être et du paraître. La guerre est ouverte. Qui l'emportera. L'être ou le paraître?

(Pour information, Jusqu'au 28 janvier 2012, cet article était illustré par deux photos de Frédéric/Natacha, tiré de son blog natachaglam.com. Il se trouve que depuis le 8 Janvier 2012, son site est fermé. Je n'en connaissais pas la cause, cependant  par respect pour ce choix, j'ai estimé de mon devoir d'enlever les photos.)

Après cet article, certains d'entre vous ont posé la question : Transgenre, est-ce génétique ?

Actuellement, les informations sur le sujet disent clairement NON.

Tout comme pour l'orientation sexuelle, le besoin d'exprimer le genre sexuel opposé, comme c'est le cas pour les personnes trangenres, ne serait que l'expression d'un "bain hormonal".

Il faut savoir que pendant les premières semaines, un fœtus, alors qu'il n'est qu'un amas de cellules qui se divisent pour se multiplier, "baigne" dans un liquide concentré, assez rapidement, en hormones. Un fœtus ayant les chromosomes XY, verra son "bain" se charger en testostérone qui favorisera les connexions neuronales selon un schéma génétiquement programmé pour obtenir un comportement masculin. Le "bain" d’un fœtus ayant des chromosomes XX, n’aura pas de testostérone, sera appelé "indéterminé" (terme scientifique)et favorisera des connexions neuronales selon un schéma génétiquement programmé pour obtenir un comportement féminin.

Or, aucun "bain" n'est jamais totalement chargé en testostérone même si les chromosomes sont XY, ni totalement "indéterminé", si les chromosomes sont XX.

De fait, la variation du taux d'hormones étant variable d’un individu à l’autre, c’est à dire avec plus ou moins de testostérone, entre autre, il est normal de rencontrer des individus de sexes (homme-femme) différents, d’orientations sexuelles différentes (hétéo-homo-asexuel-bi), et donc de comportements différents comme les personnes transgenres.
Ce ne serait donc pas génétique mais BIOLOGIQUE.

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