lundi 24 octobre 2011

Moi, cet Autre que je ne connais pas...

"Ce qui effraie le plus l’Homme, c’est Inconnu. Sitôt cet Inconnu, même adverse, identifié, l’Homme se sent rassuré. Mais « ne pas savoir » déclenche son processus d’imagination. Apparaît alors en chacun son démon intérieur, son « pire personnel ». Et croyant affronter les ténèbres, il affronte les monstres fantasmagoriques de son propre inconscient." Citation tirée du livre de Bernard Werber, "Nous les dieux". (Livre de poche, P. 21)
Cette phrase résume à elle seule ce qui explique que de nombreuses personnes, pourtant conscientes d’avoir besoin d’être aidées, hésitent à faire appel à un professionnel de la psychologie. Ils ont peur !
Non pas du qu’en dira-t-on… quoique, et pas non plus parce qu’elles ne croient pas en la psychothérapie, au contraire. Ce n’est pas la peur de l’Autre, un individu extérieur, externe, qui fait le plus peur, mais c’est l’Autre intérieur, interne et inconnu de soi qui effraie le plus.
Mais pourquoi ? Pour connaître la réponse demandons-nous, qui est cet Autre intérieur que nous redoutons tous plus ou moins et qui alimente notre peur.
Dans l’article, "Comment Ça fonctionne ? Qui est Moi ? Qu’est-ce que le Surmoi ? Et que vient faire Œdipe dans cette histoire ?", on apprend comment, selon la deuxième topique freudienne, notre personnalité psychique est constituée. Le "Je" que nous employons pour nous exprimer est le résultat de l’expression du "Moi". Le "Moi" est cette instance psychique issue d’un compromis entre deux autres instances qui sont le "Surmoi", représentant l’intériorisation de la loi, des interdits, des règles et le "Ça", représentant les pulsions, envies, désirs.

C’est le compromis entre ce que Freud nomme le "Principe de plaisir" (Ça) et le "Principe de Réalité" (le Surmoi).

Nous utilisons souvent une image simple pour représenter ce conflit. Imaginez-vous avec sur chacune de vos épaules, d’un côté un petit Ange symbolisant le "Surmoi", le bien puisque du côté de la loi et de l’autre un petit Démon symbolisant le "Ça", le mal puisque du côté de la pulsion et du non contrôle. Le "Je" que vous allez utiliser pour vous exprimer est le compromis entre les arguments de l’un et de l’autre, chacun défendant son point de vue et essayant de faire pencher la balance en sa faveur en essayant de vous convaincre de penser, dire et faire quelque chose de bien ou de mal, comme si la vie et plus particulièrement la psyché se divisait en bien et mal.

C’est justement là que la confusion s’installe. On s’imagine la construction du "Moi" comme le résultat d’un combat entre le bien et le mal où le bien l’emporterait, puisque quand on dit "Je", on suppose, comme chacun d’entre nous préfère le penser, qu’on est quelqu’un de bien.

Sauf que parfois, lorsque nous disons "Je", s’associe un mal être, une souffrance dont on ne sait d’où elle vient. On pense faire au mieux, être quelqu’un de bien, ou du moins faire ce qu’il faut pour être quelqu’un de bien et pourtant on se sent mal. Troublant, non ? Du coup, un doute s’installe. Si en faisant les choses bien, en se comportant comme il se doit, on se sent mal, c'est-à-dire qu’on manifeste un désaccord avec soi-même, c’est que peut-être, nous ne sommes pas bien et qu’il y a peut-être quelque chose de mal, de mauvais en nous. Certains ont même la sensation d’être schizophrène, d’être divisé comme s’ils étaient Ange et Démon en même temps.

Le fait est que nous n’avons pas accès à notre inconscient, à cet Autre en nous qui nous échappe. Et lorsqu'on se sent en mal être, nous sommes en droit de nous inquiéter de qui nous sommes vraiment.

Une chanson de Jean-Jacques Goldman illustre très bien cette inquiétude légitime. "Né en 17 à Leidenstadt". Très belle chanson interprétée par Jean-Jacques Goldman, Carole Fredericks et Michael Jones.

www.dailymotion.com. 2008 - 4 mntrès belle chanson chantée en trio par /.../x45gq3_jean-jacques-goldman-ne-en...24janvGoldman, michael Jones et Karol Fredericks en 1991
www.youtube.com/watch févr. 2010 - 4 mn né en 17 à Leidenstadt par : Carole FREDERICKS, Jean-Jacques GOLDMAN, Michael Jones. LYRICS►► Et si j'étais né en ...
www.paroles-musique.com › VariétéJean-Jacques Goldman 

L’un des couplets dit ceci : "On ne saura jamais c’qu’on a vraiment dans nos ventres, caché derrière nos apparences, l’âme d’un brave, ou d’un complice ou d’un bourreau ? Ou le pire ou le plus beau ? Serions de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau, s’il fallait plus que les mots ? "

Cette chanson est un hymne à la tolérance. Elle nous interroge et nous demande : qui sommes-nous pour juger des autres ? Car effectivement : Qui sommes-nous ? Et c’est cette question qui nous interroge tous à un moment ou un autre de notre vie, surtout quand on se sent mal.

Parfois les événements de la vie nous l’apprennent malgré nous. Je prendrai l’exemple d’Oscar Schindler", homme d’affaire Allemand sans envergure, macho, flambeur, infidèle qui se révéla être un homme de cœur, courageux, loyal, résistant pendant la deuxième guerre mondiale et qui sauva des milliers de Juifs. "Steven Spielberg" a fait de cette histoire vraie un superbe film, "La liste de Schindler".
Mais nous n’avons pas toujours la possibilité de révéler aux autres et surtout à soi-même qui nous sommes vraiment. Et comme le dit Jean-Jacques Goldman dans la chanson, il faut peut-être mieux ne pas le savoir… et avoir encore moins l’occasion de le découvrir.

Cependant, cette peur de découvrir que cet Autre en soi est forcément mauvais est illégitime. Il arrive que parfois, nous soyons obliger d’aller explorer cette facette de notre personnalité tout simplement parce qu’elle est à l’origine de notre mal être. Mais qui dit mal être ne dit pas forcément être mauvais. Le mal être est le résultat d’un conflit qui n’a pas trouvé une résolution satisfaisante pour notre inconscient, cela ne signifie pas que nous soyons mauvais. Travailler sur soi n’est pas prendre le risque de révéler le Démon tapis au fond de soi. Cela n’a rien à voir.

Travailler sur soi, c’est découvrir ce qu’on ne s’autorise pas et pourquoi. Les raisons en sont souvent très simples. C’est souvent le résultat d’une erreur d’interprétation de nos émotions, nos relations aux autres, de notre environnement. Dites-vous bien que le bien et le mal est très relatif et subjectif. Ne dit-on pas que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire ? Finalement, ce n’est qu’une interprétations mais qu’en est–il de la réalité ?

Avez-vous vu le film "The Truman Show" ? Indépendamment du fait que ce film dénonce les abus de la télé réalité, il démontre aussi un processus psychique inhérent à chaque être humain. Le besoin intrinsèque de l’espèce humaine est de ce lier aux autres de créer du contact. Cela signifie établir des liens et des interactions. Elles-mêmes à l’origine et génératrice de sentiments. Et qui dit sentiments, émotions, dits besoins, envies, et entraînent le besoin de changement. La psyché humaine ne peut se satisfaire de routine parfaite. Elle se nourrit de sentiments et donc de changements même si cela doit passer par des étapes douloureuses d’adaptations. C’est ce que se passe avec le personnage de "Jim Carrey" dans le film. Il tombe amoureux… et son monde si parfait, sans l’être aimé, perd de sa perfection et l’incite à s’interroger à chercher, à comprendre, à évoluer, même si cela signifie affronter une réalité moins agréable, la vie de monsieur et madame tout le monde avec son lot de problèmes, qu’il n’avait jamais eux.

On ne peut pas résumer le monde et la réalité à une opposition du bien contre le mal. C’est beaucoup trop réducteur. Cet Autre en nous, cet Inconnu qui nous fait peur parfois, cette part du "Moi" à laquelle nous n’avons pas accès, n’est pas nécessairement et même assez rarement mauvaise. Inconnu ne veut pas dire dangereux.

Soit, une part de nous nous est inconnue, mais doit-on la redouter pour autant ? Un mal être ressenti, à un moment ou l’autre de sa vie, n’est pas le nécessairement le signe d’une maladie mentale, d’un trouble psychologique grave, ou la manifestation du Démon qui ne demande qu’à s’exprimer !

Et si cet Autre, cet inconnu en nous n’était que l’expression d’un besoin de changement, de renouveau, d’explorer des territoires vierges, différents, et donc déroutants mais pleins de promesses. Et qui loin d’obscurcir votre vie l’éclairait, au contraire, de nouveautés, d’aventures et finalement de bonheur ?

samedi 8 octobre 2011

Ce que nous croyons savoir, ou pas,… sur la sexualité.

"Les Français, l'amour et le sexe"Emission M6
En matière de sexualité, on entend souvent tout et n’importe quoi… surtout n’importe quoi. Réalité surprenante dans une société moderne comme la notre où l’information est accessible à tout moment et à profusion.

Mais c’est peut-être ça le problème… La presse s’est accaparée le sujet, le sexe est vendeur par excellence, et compte tenu de la concurrence, s’est lancée dans une surenchère d’informations au point de basculer très vite dans de l’intox… Plus c’est trash, plus c’est vendeur, même si les trois quarts des infos diffusées dans les médias ne sont pas, le moins du monde, vraies. Sans parler des informations véhiculées via Internet et l’industrie pornographique… Le fait est que trop d’infos tuent l’info…et accentuent la confusion, à l’origine de nombreuses insatisfactions, entre "sexe" et "sexualité". Car si le sexe est mécanique, la sexualité, elle, est psychique et donc beaucoup plus riche et enrichissante qu’elle ne le laisse paraître. Et si l’un et l’autre sont intimement liés, ils ne recouvrent pas la même réalité.

Ajoutez-y une bonne dose d’influence, plus ou moins consciente, du Judéo-christianisme, des tabous inhérents à chaque société et vous comprendrez mieux pourquoi toute une nouvelle génération d’hommes et de femmes, entre 15 et 30 ans, est complètement perdue en 2011. Cette tranche d’âge est plus sensible et manifeste plus de difficultés que les autres, tout simplement parce qu’elle manque d’expérience et de recul sur ses propres expériences. Mais ne vous y trompez pas, l’ignorance, les préjugés et la méconnaissance des personnes pour tout ce qui touche à la sexualité et la leur en particulier est loin d’être exceptionnel quelque soit l’âge. Ce serait même plutôt la généralité…N'oublions pas que le quotidien est souvent le coma du couple.  Ce que les enquêtes des médias préfèrent éviter de dire.

L’article du jour s’attache à tenter de démonter des rumeurs, des croyances et des préjugés, des non-dits, concernant le sexe et la sexualité. Sur ce que chacun sait ou croit savoir, n’ose dire, espère et finalement fantasme…

Essayons de démêler le vrai du faux et de trouver des solutions simples à des problèmes perçus comme insurmontables.

Personne ne sera surpris, si je parle des diktats de la performance. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de sexe. Les magazines féminins et masculins inondent les kiosques à journaux d’articles, d’enquêtes et d’informations souvent fausses, valorisant la performance masculine, la jouissance féminine, liant inexorablement les deux, au point de culpabiliser les hommes de ne pas toujours être au top de leur virilité et condamnant les femmes à revendiquer une jouissance systématique et orgasmique.

Sauf que le sexe n’est qu’un "instrument" de la sexualité et la sexualité n’est pas une compétition, ni un concours. Il ne s’agit pas de définir le vainqueur de la coupe du monde de la sexualité et donc du sexe. Pourtant, les médias laissent croire le contraire. Mais cela n’a aucun sens et ne vise aucun but particulier sinon booster la vente de magazines et valider, jusque dans la chambre à coucher, un concept de vie basé sur la compétitivité… Pas top et pas justifié !

Pascal de Sutter
Comme le dit si bien Pascal de Sutter, sexologue, dans l’émission "Les français, l’amour et le sexe", première saison rediffusée actuellement tous les mardis sur M6, en deuxième partie de soirée, suivi, à partir de mardi prochain de la deuxième saison, "Ce n’est pas la performance qui compte, c’est l’appréciation, la sensation, la découverte… ", il faut "apprendre à savourer la sexualité", "faire l’amour doit être un choix pas une obligation…".

Pour comprendre, il est nécessaire de revenir aux fondamentaux. Alors que la plupart des gens ont tendance à ranger la sexualité dans une case spécifique, souvent fermée et hermétique… A part.  Il faut savoir qu’en psychologie, la sexualité fait partie intégrante d’un TOUT.

Catherine Salano


Ce TOUT, comprend autant l’aspect physique de la sexualité, c'est-à-dire le sexe, que l’aspect psychologique, c'est-à-dire le bien être et l’estime de soi. En cas de problèmes d’ordre sexuel, se concentrer sur l’un en ignorant l’autre est absurde et souvent n’améliore pas ou prou la situation.

Avoir des rapports sexuels plaisants, mieux faire l’amour, car c’est bien de ce dont il s’agit, c’est comme préparer une recette de cuisine. Selon l’envie et le résultat recherchés, on ne prend pas les mêmes ingrédients, accessoires et on n’y accorde pas le même temps. Comparaison très juste, empruntée à Catherine Salano, sexologue française réputée et co-auteur avec Pascal de Sutter du livre "La mécanique sexuelle des hommes", proposant des explications et des solutions pour résoudre certains disfonctionnement sexuels masculins comme l’éjaculation précoce ou difficultés d’érection. Indépendamment de ce livre, Catherine Salano a posté sur Internet, plus précisément sur Youtube quelques petites vidéos savoureuses dont l’une compare les manières de faire l’amour à trois manières de manger : Rapide, genre Fast food, à la bonne franquette, genre cuisine familiale, ou gastronomique, genre grand restaurant étoilé.

Reprenons la comparaison pour réaliser la recette suivante :

Comment faire l’amour
 (A vous d’aménager accessoires, ingrédients et temps pour la réaliser à votre goût… N’oubliez pas que les goûts et les couleurs ne se discutent pas… A vous de vous exprimer à votre convenance, mais n’oubliez pas que vous êtes deux.)

Accessoires :
- Le lieu choisi peut-être très important. Jouer la sécurité ou au contraire l’insécurité n’apporte pas le même frisson, ni le même plaisir. A chacun de trouver, d’expérimenter, d’essayer…
- Une ambiance, une atmosphère peut tout changer. Les femmes y étant plus sensibles que les hommes, ne pas hésiter à utiliser des bougies, à tamiser, mettre de la musique, bref, de créer une atmosphère. Rien ne vaut un peu de décor pour faire naître et alimenter le désir.
- Dans le même registre, les hommes étant plus "visuels", mesdames, investir dans les sous vêtements coquins, les bustiers et corsets peuvent avoir un certain pouvoir régénérateur et stimulateur du désir de ces messieurs. L'installation de miroirs... pas nécessairement au plafond, soit dit en passant, peut-être un plus.
- Dois-je citer, pour les femmes, mais aussi très bien pour les couples, l’usage de petits objets, godemichés mais aussi les crèmes de massage.
- Les jeux de rôles sont également un bon moyen de faire renaître le désir, de l’agrémenter, de le renouveler… Et il n’est pas nécessaire de s’acheter la panoplie entière du parfait SM (Sado masochiste) pour alimenter le désir, cela étant pourquoi pas. Dans le même registre, il y a aussi le Bondage, technique d’attache qui oblige à des postures spécifiques censé augmenter le plaisir. A maîtriser car peut-être dangereux.

Les ingrédients :
- Une bonne estime de soi est nécessaire. Il faut apprendre à dépasser ses complexes. Vous n’êtes pas Brad Pit ou Angélina Joli, et alors… Si vous êtes avec celui et celle que vous aimez, quelle importance ?
- Apprenez comment fonctionne votre corps… Il est surprenant de découvrir que la plupart des femmes ne connaissent pas leur corps… La masturbation ne doit pas être tabou et reste le meilleur moyen d’explorer et de connaître son corps et son anatomie. Plus facilement expérimenté par les hommes, il n’y a aucune raison pour que les femmes ne l’expérimentent pas elles aussi… De plus, la plupart des femmes reprochent aux hommes de ne pas connaître leur corps et donc de ne pas savoir leur donner du plaisir… Mesdames, j’aimerais vous rappeler que les hommes ne fonctionnent pas comme vous et qu’avant de leur reprocher d’être de mauvais amants, peut-être pourriez vous les initier en leur expliquant, montrant, explorant, comment VOUS fonctionnez. Ce qui signifie, commencer par connaître votre propre corps. On parle facilement clitoris, point G (concept remis actuellement en question par des chercheurs Anglais. Affaire à suivre), mais savez-vous où ils se situent ?
- Ne pas hésitez à communiquer, à expliquer, à solliciter, à demander… Il est extraordinaire de constater que les couples quelque soit leur durée, fonctionnent à partir de croyances, de non-dits, de présupposés de ce que l’autre aime ou n’aime pas, connaît ou ne connaît pas, veut ou ne veut pas… Posez la question, interroger, interpellez, expliquez. Qu’avez-vous à perdre ? Vous pourriez être sacrément surpris ou surprise… D’autant que la vie nous fait évoluer sur bien des points et les années apportent aussi son lot de bonnes évolutions et une certaine ouverture d’esprit. Les tabous et complexes disparaissent souvent avec le temps.
- N’hésitez pas à développer votre jardin secret. S’il est toujours bien de beaucoup partager avec son ou sa partenaire, ne pas non plus négliger cette part intime de vous qui doit rester secrète et alimenter votre imaginaire, lui-même à l’origine et au renouvellement de votre désir et donc de votre plaisir. Une part de mystère ne fait jamais de mal.
- Faire confiance. Aussi élémentaire que cela soit, ce n’est pas toujours aussi simple. Le quotidien génère stress, frustration, colère qui peuvent interférer sur votre bien être et mettre à mal votre confiance dans votre partenaire. C’est d’autant plus vrai pour les femmes qu’elles sont plus sensibles au côté affectif que les hommes et donc ont besoin de se sentir en confiance et rassurée pour se laisser aller au plaisir. Le plaisir féminin est d’autant plus intense et monte crescendo qu’une femme est capable de lâcher prise, et donc qu’elle fait confiance à son partenaire. D’où l’importance du rôle de la contraception pour une femme. (* N.B. : En fin d’article)

- Les réconciliations sur l’oreiller ne sont pas un mythe et permettent pour certains d’évacuer toute colère et frustration mais de là à dire que le plaisir est total… La colère est souvent mauvaise conseillère et interdit tout lâché prise. Or le "lâché prise" est un état nécessaire à la femme pour atteindre un plaisir maximum.

Préparation :
Pour favoriser la réussite d’une bonne recette, rien ne vaut la préparation, c'est-à-dire, messieurs, les préliminaires. Encore une fois hommes et femmes sont différents, si je prends une autre comparaison, disons que les hommes sont des voitures à essence alors que les femmes sont plutôt des diesels. Elles ont besoin d’un temps de chauffe pour démarrer. Pas très glamour dit comme ça mais c’est ainsi. Et les préliminaires ne sont pas nécessairement que physique, Comme le rappelle Pascal de Sutter, sexologue, "les préliminaires commencent parfois avec une simple attention, une prévenance dans le courant de la journée… ". N’oubliez pas messieurs que les femmes fonctionnent davantage à l’affectif. Etre attentif, faire preuve de respect, est une excellente entrée en matière.
Physiquement, l’anatomie féminine a besoin en moyenne de 15 à 20 minutes pour chauffer, c’est variable selon les femmes, certaines n’en ont pas besoin, d’autres ont besoin de plus de temps. La peau féminine comporte beaucoup plus de capteurs tactiles que celle des hommes, ce qui explique qu’elles sont plus sensibles aux caresses. Les massages, le bain à deux, font de très bons préliminaires. Ce temps permet au vagin d’une femme de se lubrifier mais également, de se gorger de sang, au même titre que l’érection masculine. Plus une femme sera prête, plus elle sera sensible à la pénétration, aura de contractions vaginales intenses et donc sera plus à même de donner du plaisir à l’homme. D’ailleurs, les hommes qui savent prendre le temps de préparer le corps de leur compagne avouent voir leur propre désir augmenter et leur plaisir être plus intense.

Pour information :
- Si la palette du plaisir chez l’homme est relativement limitée mais avec majoritairement la garantie d’avoir un orgasme lors de l’éjaculation, le plaisir féminin lui, ne donne aucune garantie d’atteindre l’orgasme. Cependant, il est plus riche et nuancé. Le plaisir féminin n’a pas besoin d’être orgasmique pour être satisfaisant. Et quand les femmes atteignent l’orgasme, elles peuvent être multi orgasmiques. En même temps c’est probablement la juste contrepartie du fait que les femmes sont poly-tâches contrairement aux hommes ! Juste retour des choses !

- Les femmes sont les initiatrices qui ont tendance, ensuite, à s’attendre à ce que les hommes prennent le relais, assimilent et poursuivre l’initiation du plaisir à deux. C’est rarement le cas. Les hommes oublient vites, et ce n’est pas dit pour être péjoratif. Ils oublient car ils n’ont pas les mêmes besoins ni la même aptitude à avoir un plaisir aussi nuancé et complexe que celui des femmes. Mesdames, il est donc inutile d’attendre ou de vous énerver. Acceptez d’être celle qui initie.

- Le Kama Sutra, recueil de positions amoureuses, existerait depuis plus de 4000 ans environ. Faire l’amour n’est pas une nouveauté, mais peut se renouveler et être une véritable aventure pour tous ceux qui l’aborde avec une certaine ouverture d’esprit. Pour en revenir à cet ouvrage, il faut savoir, qu’indépendamment des propositions décrites pour faire l’amour, l’introduction du livre expose, ni plus ni moins les "accessoires", "ingrédients" possibles et nécessaires pour BIEN faire l’amour. Cet article ne fait que reprendre et moderniser, très modestement, les grandes lignes de ce grand livre, dans la lignée de ce que font Pascal de Sutter et Catherine Salano.

Je reviendrai sur un petit point qui fait souvent litige : Les sollicitations sexuelles.
La courbe du désir sexuel entre hommes et femmes se croise vers trente ans. Avant, entre 15 et 30 ans, les hommes désirent beaucoup alors que les femmes désirent peu. Après trente ans le désir féminin s’accroît alors que celui des hommes décroît.
Le reproche fréquent des jeunes femmes concernant la sollicitation sexuelle, trop fréquente à leur goût, de leur compagnon, n’a donc qu’un temps, de même lorsque les hommes reprochent aux femmes de ne jamais ou de ne pas vouloir assez faire l’amour.
Cela fait partie des différences entre les hommes et les femmes. Mais plutôt que de vous braquer et de vous enfermer dans une impression de rejet pour les hommes en cas de refus de leur compagne ou de persécution pour les femmes en cas de sollicitation de la part de votre compagnon. Choisissez plutôt d’en parler avec votre partenaire pour trouver un compromis… Rappelez-vous qu’il arrivera un moment où la tendance risque très fortement de s’inverser. A méditer.
Cependant, une chose est sûre, messieurs, ces dames seraient plus consentantes si vous y mettiez davantage les formes. A vous de voir.

La clé de toute relation, et surtout amoureuse, est le respect et la confiance. Ajoutez-y un zeste de passion, une pincée d’imagination, oubliez vos tabous et lancez-vous. N’oubliez pas que tout ce qui vaut de la peine demande des efforts. A vous de jouer.

Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, vous pouvez lire l’ouvrage de Philippe Brenot, sexologue,  "Le sexe et L’amour", ouvrage où il expose les dernières informations et les résultats des dernières recherches sur la mécanique du sexe chez l’être humain… Vous avez également Willy Pasini, sexologue italien, qui a également beaucoup et intelligemment écrit sur le sujet.
Et les découvertes sur le sujet sont loin d’être épuisées…




Willy Pasini
Nota Bene :
On a vu que la notion de bien être était essentielle. Je reviens donc sur un point, un problème devrais-je dire, trop souvent négligé voire méprisé et qui, malheureusement, est encore loin de trouver sa résolution en ces temps modernes où les courants idéologiques ont tendance à favoriser le retour des femmes au foyer. Je parle de contraception. Je parle bien contraception et non protection.
Si en matière de protection, hommes et femmes ont la même responsabilité et prennent les mêmes risques d’attraper une MST (Maladie sexuellement transmissible : Syphilis, Sida…), il est une épée de Damoclès, un risque, que les hommes, même les plus concernés n’auront jamais : Le risque de tomber enceinte.

Aussi, quand les couples n’en sont plus à s’inquiéter de se protéger d’une quelconque maladie mais qu’ils ont "juste" à gérer une éventuelle grossesse, de plus en plus de femmes, dans la tranche d’âge des 15-30 ans, refusent de prendre la pilule, contraceptif très efficace bien qu’imparfait, exigeant de leur partenaire de porter le préservatif. Sous couvert d’égalité, arguant des prétextes, parfaitement infondés mais qui ont la vie dure, que la pilule fait grossir, dérègle le système endocrinien ou provoque des cancers, (la cigarette et l’alcool aussi, mais ça n’empêche pas les femmes de consommer et de fumer !) certaines femmes se mettent en danger ou du moins en instabilité et insécurité physique et émotionnelle. Car comment être totalement détendue et disponible pour son partenaire quand on sait que la moindre erreur (préservatif percé, ou pour ceux qui pratique le "retrait" avant éjaculation : pas des plus simples ni des plus faciles) on peut tomber enceinte ?

Les femmes ne doivent pas oublier que si la contraception est bien une affaire de couple et donc, la responsabilité autant des hommes que des femmes, le risque, lui, n’est réel que pour les femmes. C’est donc bien un stress réel, une pression typiquement féminine, surtout si, dans le feu de l’action, cela peut arriver, le couple oublie de prendre un contraceptif (préservatif masculin, préservatif féminin, pilule contraceptive, diaphragme…).  
Et si la pilule avortive et l’avortement sont toujours possibles, AUJOURD’HUI, il ne faut pas oublier que cela n’a pas toujours été le cas et que ce ne sont pas des actes anodins. Et aucune femme, qui sait qu’elle va devoir prendre une décision de vie ou de mort, car il s’agit bien de ça, ne le fait de gaieté de cœur… (On recense, actuellement, 13 000 IVG, interruption volontaire de grossesse, en France par an, c’est encore trop). Et c’est un cas de conscience auquel les hommes ne seront jamais réellement confrontés. Même s’ils se sentent concernés, il ne s’agit pas de leur corps mais de celui des femmes. A elles de ne JAMAIS l’oublier. L’égalité et la parité sont bien mais ne peuvent s'appliquer tout le temps entre hommes et femmes.

Mépriser la contraception féminine qu’est la pilule, ou la remettre en question, c’est remettre en question le combat des générations des femmes qui se sont battus jusqu’en 1967 pour obtenir enfin le droit de prendre la pilule et de disposer de leur corps, librement. Sinon que devient la liberté des femmes et des acquis ? Je vous laisse le découvrir avec le livre d’Elisabeth Badinter "Le conflit : La mère et la femme".

Je terminerai sur une anecdote plus légère, tirée d’une séquence du programme court sur M6 "Scènes de ménage", et qui concerne la subtilité version masculine de la sollicitation sexuelle.

José, la quarantaine, est au lit avec sa femme qui lui reproche de ne pas vouloir de sexe. Celui-ci répond, outré, qu’il y a plusieurs jours de cela, il lui a fait une tentative mais elle a fait comme si elle n’avait rien vu. Surprise, elle lui avoue ne pas s‘en souvenir. Il lui rappelle alors qu’il a sorti les poubelles, torse nu, plusieurs jour plus tôt, et que c’était sa manière subtile de lui dire qu’il avait envie de sexe… Vous devinerez bien que l’épouse a été prise de fou rire…
L’anecdote est hilarante mais recouvre une réalité…
Les hommes et les femmes n’ont pas non plus le même rapport à la subtilité…

Bibliographie de cet article non exhaustive !