samedi 17 décembre 2011

Ah, la magie de Noël…

Éditorial :

La période de Noël est très particulière… Méprisée par certains, attendue pour les vacances pour d’autres, Noël et sa magie sont souvent sous-estimés par les adultes, rarement par les enfants. Dommage pour les adultes… Je vous avoue que personnellement, c’est la période de l’année que je préfère… Noël est un moment à part, hors du temps à qui sait regarder au-delà des apparences et prendre le temps de s’arrêter un court instant…

Noël n’est pas juste une célébration religieuse, celle de la naissance de Jésus-Christ, fils de Dieu, né dans une étable et annoncé aux Rois Mages par l’étoile du Berger… Enfin, ça c’est la version améliorée et édulcorée. Mais qui s’intéresse encore aux détails, dites-moi ?
Ce n’est pas non plus une simple fête païenne ou devrais-je dire commerciale, après tout, n’oublions pas que Le père Noël est l’invention d’un propriétaire de grand magasin Américain dans les années 30 pour booster ses ventes… Pas très magique tout ça… Et pourtant…

Noël est magique.

Vous êtes-vous demandés ce que Noël pouvait avoir de si magique ? Car Noël est magique… En même temps, il faut mieux le croire sinon comment supporter la foule qui déambule dans les grands magasins, la surabondance de nourriture, la débauche de cadeaux, et je ne parle pas des règlements de comptes lors des dîners de réveillons, des réveils brumeux du lendemain matin après avoir un peu trop arrosé sa soirée…Et pourtant…

Noël est magique.

Noël est magique parce qu’il offre la possibilité d’une communion qui crée une atmosphère unique… Étonnant qu’une célébration soit parvenu à réconcilier croyants et païens ; que cette fête parvienne à réunir des familles entières de manières si systématiques et ritualisées. Et puis il y a autre chose…

Noël annonce la fin d’une longue période triste et déprimante, des nuits noires à rallonge, interminables. Noël c’est aussi la profusion de lumières, leds et ampoules de toutes sortes qui brillent et rassurent, illuminent et embellissent. Noël est ce moment de douceur et de chaleur diffusé au travers de toutes ces lumières, ces lucioles de vie et de renouveau… Ne jamais sous-estimer le pouvoir de la lumière…

Noël, c’est aussi le début. Le début de l’hiver, l’approche d’une nouvelle année, de nouveaux projets et parfois, souvent, de promesses et résolutions que peu d’entre nous réaliserons vraiment, débordés par le quotidien et la vie qui s’écoule inéluctablement comme du sable entre nos doigts, et que rien ne peut retenir. Mais qu’importe… Noël annonce le changement, impulse un nouvel élan, l’espoir de jours meilleurs…

Alors, même si Noël signifie : galères dans les magasins, dans les rues des centres villes, des courses poursuites contre le temps pour parvenir à boucler ses tâches et son organisation, trouver le bon cadeau. Même s’il y a des conflits de familles, s’il est difficile de plaire à tout à chacun, même si Noël parvient à réveiller, par le stress que beaucoup ressentent, le pire de certains d’entre nous… Noël a également le pouvoir Magique de réconcilier, d'apaiser, de réconforter… Ne parle-t-on pas de cette période comme d’une trêve ? Pendant la guerre 14-18, un Noël a ainsi marqué les esprits et fait l’objet d’un film en 2005 "Joyeux Noël". Soldats Allemands et français ont, l’espace d’une nuit, communié ensembles…

Quand je vous disais que Noël était magique… Noël est magique, parce que vous avez le pouvoir de le rendre magique… Peu importe en quoi vous croyez... L'important est de croire, tout simplement...  Essayez, qu’avez-vous à perdre ?

JE VOUS SOUHAITE UN JOYEUX NOËL.

Le cerveau et ses automatismes (2/2) - videos.arte.tv

Le cerveau et ses automatismes (2/2) - videos.arte.tv

Dans la continuité de la première partie, le documentaire propose de manière toujours aussi ludique, quelques expériences qui expliquent comment nous "prenons" nos décisions. Il est intéressant de constater que nous avons, finalement, si peu de prises sur notre vie et nos décisions. La mémorisation de nos expériences passées, bien qu’en apparence oubliées, est là en permanence pour conditionner nos orientations et nos choix.

Il est presque flippant de découvrir que nous ne sommes pas maître de notre vie. Je dis "presque" parce qu’en fait, notre cerveau est quand même une merveilleuse machine qui loin de se conduire mécaniquement détient le pouvoir d’intégrer, d’intérioriser, toutes les expériences de notre vie et d’être capable d’établir des scénarii, des stratégies d’actions avant même que le problème n'apparaisse à notre conscience… Que d’économies et de sophistications…

J’aimerais, cependant apporter un petit bémol à la conclusion de ce documentaire passionnant. Si à première vue, nous avons peu de pouvoir de décisions sur notre vie, nous avons néanmoins une conscience et de ce fait, il est toujours possible, à partir du moment où on garde à l’esprit que nous ne vivons que dans un monde d’illusions conditionné par nos différentes expériences, qu’il est toujours possible de faire un travail sur soi pour, à défaut de gagner en conscience, au moins modifier quelques unes de nos perceptions.

Un travail en psychothérapie ne peut changer la personnalité d’une personne, ni lui offrir un plus grand niveau de conscience, mais l’aidera à corriger les automatismes sources de souffrances pour en proposer de nouveaux plus acceptables et supportables que le cerveau enregistrera à la place de ceux qui n’étaient pluss tolérables. Et cela, pour très vite les intégrer… et les effacer de la conscience. Etonnants pouvoirs de notre cerveau, n’est-ce pas ?

Bon documentaire...

mercredi 14 décembre 2011

Culpabilité, quand tu nous tiens...

Qui ne s’est jamais senti coupable ? La culpabilité fait partie intégrante de notre psyché, influence nos vies, nos décisions, nos choix. Parfois légère et à peine perceptible, elle peut se révéler douloureuse et paralysante, insupportable. Pourtant, la culpabilité en elle-même n’est pas nécessairement le mécanisme psychique dont on doit le plus se méfier. La culpabilité est pénible et source de tension, de stress et donc de souffrance, elle est en elle-même pénible mais limite son influence à celui ou celle qui la ressent.

Là où le sentiment de culpabilité est le plus dangereux, c’est dans le souci que nous avons tous de trouver des stratégies de réparation pour apaiser cette souffrance, source de tension, liée à cette culpabilité. Il se trouve alors que bien souvent, le remède est pire que le mal et que par souci d’apaiser cette souffrance nous fassions le contraire de ce que nous devrions faire.

Songez à tous ces parents qui culpabilisent de travailler et de ne pas avoir assez de temps à passer avec leurs enfants et qui pour apaiser la souffrance de se sentir un mauvais parent, achète leur affection à coup de cadeaux et de biens matériels. Or, ces parents en agissant ainsi, croyant bien faire, se trompent et ne font qu’accentuer la sensation des enfants à ne pas être assez aimés puisque les parents les achètent. La solution devient pire que le sentiment de base qui est de comprendre qu’on ne peut pas toujours être présent à 100% avec son enfant. Il ne faut pas confondre qualité et quantité. Passer peu de temps mais de qualité avec son enfant aura plus de valeur émotionnelle et sera plus constructeur que d’être très présent physiquement mais pas psychologiquement car vous êtes ailleurs par la pensée. Les enfants le sentent. Cependant, voilà, le regard de la société parasite souvent ce qu’on sent instinctivement devoir faire. Une grande présence physique est plus facile à prouver qu’une présence psychologique de qualité. C’est ce décalage entre ce qu’on DOIT faire, expression du Surmoi, et ce qu’on VEUT faire, expression du Ça, qui est à l’origine de cette culpabilité.

Dans cet exemple, mais nous pouvons les démultiplier à l’infini, ce n’est donc pas tant la culpabilité en elle-même qui est dangereuse mais bien la stratégie de réparation liée à la souffrance créée par la culpabilité et potentiellement source de culpabilité plus grande encore. Seulement pour limiter l’impact et les désagréments provoqués par les stratégies de réparations, il est important de remonter à l’origine de la souffrance et donc du conflit interne à l’origine de la culpabilité.

Mais qu’est-ce que la culpabilité ? Peut-on y échapper ? Et si oui, comment ?

Qu’est-ce que la culpabilité ?
La culpabilité est un sentiment négatif né d’un conflit interne. Pour résumer, c’est un symptôme !

Dans l’article, Comment Ça fonctionne ? Qui est Moi ? Qu’est-ce que le Surmoi ? Et que vient faire Oedipe dans cette histoire ? nous avons appris que notre psyché était composée de plusieurs instances. Nous avons vu que le "Ça" représentait nos pulsions, nos désirs et envies, que le "Surmoi" était l’intériorisation de lois et des interdits, et que le conflit entre ces deux instances aboutissait à l’apparition d’une troisième instance : Le "Moi", l’instance qui s’exprime via le "Je" que nous employons pour parler de nous.

Seulement voilà, si la résolution du conflit aboutit bien à un résultat, ce n’est jamais ni clos ni résolu pour autant. L’opposition entre le "Ça" et le "Surmoi" est PERMANENT. N’oublions pas que le "Ça", la pulsion de vie, est sans foi, ni loi. Il cherche constamment à s’imposer et à prendre le contrôle de notre vie. Le "Surmoi" est là, tel un officier de justice dépositaire du devoir de faire respecter les lois, pour empêcher notre "Ça" de faire tout ce dont il a envie. Et selon que le "Surmoi" est fort ou faible, état lié à la fatiguée physiquement ou psychologiquement, le "Ça" parviendra plus ou moins à s’exprimer et donc à nous faire faire des choses que LA MORALE, du moins notre propre morale, car elle aussi est variante en fonction de chacun d’entre nous, réprouve. La culpabilité n’est que la manifestation d’un déséquilibre, d’une variation entre ce que nous faisons, disons, sommes et ce que nous ESTIMONS DEVOIR être, faire, dire. VOULOIR ET POUVOIR. Deux mots que tout oppose, source de notre mal être, de notre souffrance et de culpabilité.

Peut-on y échapper ?
A peu de chose près, nous sommes tous potentiellement sujets à éprouver de la culpabilité. Cela dépend de la force de notre "Surmoi" primaire constitué à partir de nombreux facteurs comme l’éducation, la structure psychique innée, la qualité des relations affectives… Chacun d’entre nous intériorise différemment les lois et les interdits, résout le "complexe d’Oedipe", et donc constitue un "Surmoi" plus ou moins fort.
Du point de vue de la structure primaire :Une personnalité ayant un "Surmoi" fort développera une personnalité psycho-rigide, aura un haut niveau de valeur morale que la moindre faiblesse et donc expression du "Ça" fera culpabiliser. Donc, plus le "Surmoi" sera fort et plus le niveau de culpabilité sera potentiellement élevé. De plus, ce type de personnalité est générateur de frustration puisque le "Ça", les désirs intimes, s’expriment peu.
A l’inverse, un "Surmoi" faible, favorisant l’expression du "Ça" donnera une personnalité immature, souvent égoïste, favorisant ses désirs à ses devoirs et donc peu sensible à la culpabilité, mais instable et souvent peu fiable.
Du point de vue de la structure secondaire : Une personnalité avec un "Surmoi" plus ou moins fort souffrira d’autant plus quand, dans sa vie, des événements, le registre émotionnel, la fatigue affaibliront le "Surmoi". Une personnalité avec un "Surmoi" faible peu également rencontrer le même problème. Le niveau de culpabilité sera moindre mais peut également apparaître.

Comment échapper à la culpabilité ?
Pour échapper à la culpabilité, pas de miracle, il faut être en accord avoir soi. C’est essayer de trouver l’équilibre entre nos envies et nos obligations. C’est être au régime, éprouver de la frustration légitime en répondant aux ordre du "Surmoi" qui nous dit qu’il faut perdre du poids si on en a trop, succomber à un savoureux gâteau sur ordre du "Ça" et culpabiliser parce qu’on sait que ce n’est pas bien et finalement faire une séance de course à pied ou de natation pour réparer la faiblesse d’avoir succombé et donc d’avoir désobéi au "Surmoi". La boucle est bouclée.

On ne peut échapper à la culpabilité, soit, mais on peut toujours réparer justement. Encore faut-il savoir repérer ce qu’on fait d’injuste pour trouver la juste réparation. C’est là qu’intervient la nécessité parfois de faire un travail sur soi. Appréhender son fonctionnement pour déterminer son type de personnalité et estimer la part du "Ça" et du "Surmoi" dans notre "Moi", permet de trouver les bonnes parades contre la culpabilité. Une personne avec un "Surmoi" très fort devra apprendre à baisser son niveau d’exigence, son niveau de valeur moral pour éviter de culpabiliser trop souvent et par voie de conséquence, d’en faire une tonne pour réparer, au point de mal agir et d’accentuer sa culpabilité. La personnalité ayant un "Surmoi" trop fort devra apprendre à laisser son "Ça" s’exprimer et donc à se faire plus souvent plaisir.
 A l’inverse, il y a fort à parier que la personnalité avec un "Surmoi" faible n’éprouvant pas beaucoup de culpabilité, ne consultera pas pour faire un travail sur elle-même.

Un autre point à travailler sera de restaurer un mieux être physique et proposer des solutions permettant de restaurer de l’énergie au corps comme à l’esprit pour aider un "Surmoi" fort mais trop fragilisé et donc inefficace à se renforcer. Relaxation, détente, activités sportives peuvent être un bon début.

lundi 12 décembre 2011

Au pays de la fessée interdite - videos.arte.tv

Au pays de la fessée interdite - videos.arte.tv

Il est intéressant de constater que la question de la fessée reste un sujet de débat politique un peu partout en Europe. En France, 82% des gens y sont favorables alors que pratiquement toute l'Union Européenne a choisi de la "proscrire", la Suède allant jusqu'à "l'interdire" depuis 1979.
Ce documentaire a été diffusé sur Arte le mardi 6 décembre 2011 et a été suivi de la diffusion d'un deuxième reportage "Tu vas en prendre une" que vous pouvez retrouver et regarder également sur le site de Arte.tv.
Ces deux reportages sont intéressants car ils soulignent toute la difficulté que peut représenter l'éducation d'un enfant.

Pour beaucoup, élever un enfant est censé être quelque chose de simple voire naturelle... C'est loin d'être le cas et le sujet de la fessée est une vraie problématique... Aujourd'hui, la vraie question est celle des limites, du rôle des parents, des attentes de la société.

Soyons clair, la fessée est un aveu d'échec. La preuve d'une incapacité à gérer une relation de prime abord pourtant simple: Un parent éduque un enfant.
En fait, on oublie trop souvent que les enfants ne sont pas des jouets à la convenance des adultes qui voudraient JOUER aux parents. Les parents ont un vrai rôle affectif et éducatif. Un parent à le devoir de commander et poser des limites afin de permettre à un enfant de grandir, d'apprendre, de s'épanouir, et de s'émanciper. Il est là pour poser des règles et des limites qui PROTÉGERONT l'enfant de lui-même et des dangers du monde extérieur. L'enfant lui a pour devoir d'obéir. A l'inverse, parler de devoir, c'est aussi parler de droit. Et c'est là que le bas blesse. On dissocie souvent et trop vite les droits des devoirs. On parle aujourd'hui des droits des enfants et des devoirs des adultes. En réalité, on devrait SYSTÉMATIQUEMENT, associer et rappeler, autant aux enfants qu'aux adultes que, qui dit droit, dit devoir et vice versa. Et la question de la fessée est un faut problème né de cette dissociation.

Nous l'avons vu, la fessée est un constat d'échec, mais faut-il pour autant l'interdire légalement? Fesser n'est pas battre. Il faut cesser de tout confondre. Et la Suède montre bien, via la réponse judiciaire mise en place pour condamner les parents qui ont fessés leurs enfants, en l'occurrence, séparer les enfants des parents en les plaçant en foyer d'accueil, et en envoyant les parents en prison, que la réponse judiciaire pouvait être une forme de violence pire qu'une fessée.

Ne faudrait-il pas plutôt aider les parents à prendre conscience que le plus souvent, la question de la fessée ne se poserait pas si, de base, les parents prenaient leur rôle d'éducateur plus au sérieux et que ce rôle s'associait à l'obligation de poser des limites. Poser des règles, des limites, en amont de chaque situation de la vie au quotidien est déjà le moyen le plus simple de limiter les situations de litige et de flou dans lesquelles les enfants vont s'engouffrer avec le plus grand plaisir, au grand désespoir des parents. (Voir article sur ce blog publié en février : Pourquoi l'autorité et la discipline sont nécessaires à nos enfants...)

Car n'oublions pas que si les parents ont un rôle précis à tenir, les enfants ont, eux aussi, leur rôle à jouer: celui de grandir, d'apprendre et de s'épanouir. Et pour eux cela passe par l'exploration, l'expérimentation permanente de leur environnement matériel et affectif, quitte à se mettre en danger. Car pour eux la notion de danger n'existe que parce qu'on le leur dit pas parce qu'ils l'ont déjà expérimenté. A quelque rare exception, comme cesser de manger peut être source de souffrance, un enfant n'a pas conscience d'éventuel danger jusqu'à ce qu'on le lui dise ou qu'il en fasse l'expérience douloureuse parfois fatale. Et c'est là qu'intervient le parent. Il est là pour permettre à un enfant d'explorer et d'expérimenter le monde en parfaite sécurité. Ce qui signifie poser et faire respecter les limites.

Une émission de M6, super Nanny, illustrait parfaitement cette difficulté chez les parents d'aujourd'hui et apportait des réponses simples et efficaces. L'émission s'est arrêtée avec le décès de Cathy, la Super Nounou, mais a été reprise et diffusée sur une chaîne de la TNT (NT1) avec une nouvelle nounou prénommée Sylvie.

La problématique de la fessée n'est en fait que le symptôme d'une problématique beaucoup plus globale et générale et qui concerne la place de l'enfant dans notre société moderne.

Depuis le 22 décembre 2016, La France a voté une loi, non contraignante, interdisant la fessée.

Alors, fessée ou pas fessée ? A vous de choisir.

samedi 10 décembre 2011

Le cerveau et ses automatismes - videos.arte.tv

Le cerveau et ses automatismes - videos.arte.tv

Passionnant et très ludique, cette vidéo est la première partie d'un documentaire expliquant la complexité des mécanismes psychiques. C'est la parfaite illustration, en images, des différents articles déjà publiés sur ce blog. Alors pour tous ceux que la lecture décourage, ou pour ceux qui voudraient simplement compléter leurs lectures, n'hésitez pas.

lundi 14 novembre 2011

L’Autre, cet inconnu qui me ressemble tant…

L’être humain est un être de paradoxe. Alors qu’il perçoit l’Autre, l’inconnu, comme potentiellement, autant pour son intégrité physique que psychique, il en a également un besoin vital pour exister, survivre et se construire. C’est ce besoin contradictoire qui est à l’origine d’un trouble psychique couramment observé mais souvent sous estimé : l’anxiété sociale.
Selon son intensité, on parlera de phobie sociale, de personnalité évitante, schizoïde, inhibée, introvertie ou timide. Pour beaucoup, ce trouble est léger et n’occasionne pas de gènes véritables, pour d’autres, ce peut être une véritable souffrance.

Comment expliquer l’apparition de tels troubles ? Pourquoi certains y sont-ils plus sensibles que d’autres ? Quelles sont les solutions pour en sortir ?

L’homme est un être sociale. Son instinct grégaire le pousse à tisser des liens avec ses congénères pour deux raisons principales : son besoin fondamental et génétique de se reproduire, et la nécessité qu’il a de se protéger d’éventuels dangers. N’ayant pas de caractéristiques physiques lui permettant de ne compter que sur lui-même, il n’a eu le choix que de s’associer pour unir ses forces et ainsi mieux pouvoir se protéger, selon le principe que l’union fait la force.
Il s’agit donc d’un instinct de survie primaire, physique. La conséquence : l’être humaine est sociable et donc se doit de développer des aptitudes psychologiques de sociabilité. Ne nous étonnons pas, dans ce cas, de voir tant de réseaux sociaux se développer autant comme Twitter ou Facebook, sans parler des blogs.

De fait, cette nécessité, cette dépendance à l’autre, se trouve en totalement contradiction avec un autre besoin de survie : se protéger de l’Autre. Nous l’avons vu dans l’un des précédents articles "Moi, cet Autre que je ne connais pas… ", l’Autre est une part de soi qu’on ne connaît pas, mais l’Autre, c’est aussi ces parfaits inconnus qu’on croise tout au long de notre vie et finalement, puisqu’une part de nous nous échappe et nous effraie alors qu’il s’agit bien de nous-mêmes, on peut comprendre que notre instinct nous pousse d’autant plus à nous méfier de ceux qui ne sont pas nous : Les Autres.

Famille, amis, compagnons, relations, inconnus, les Autres sont aussi tous ceux qui ne sont pas nous. Ils peuvent vous blesser, vous humilier, vous rejeter, vous faire du mal physiquement ou psychologiquement. Et pourtant. Nous devons leurs faire confiance, a minima, parce que nous avons BESOIN d’eux, d’être rassuré, protégé, aimé d’eux. Leur regard est le miroir par lequel on se voit grandir, évoluer, progresser, exister, car nous sommes des êtres d’émotions que le rapport avec l’Autre nourrit.

Nous voilà donc face à un paradoxe. Vivre avec ceux dont on se méfie… Comment faire ? Comment trouver le bon équilibre pour supporter de devoir vivre avec un danger potentiel pour se protéger d’autres dangers potentiels ? L’équation est difficile à résoudre n’est-ce pas ? Et chacun de nous la résout à sa manière, avec plus ou moins de réussite. Mais quand la résolution n’a pas lieu que se passe-t-il ? On développe une anxiété sociale.

Mais comment expliquer que certains résolvent mieux cette équation que d’autres ?
Plusieurs facteurs peuvent jouer un rôle. La génétique, tout d’abord. Certaines personnes sont génétiquement programmées sans failles particulières aux liens sociaux. Pour d’autres il peut y avoir certaine prédisposition autistique, c'est-à-dire une certaine incapacité à créer du lien social, à décrypter les règles de sociabilité, à entrer en empathie avec leur entourage. Ce cloisonnement, cette incapacité, si elle s’accompagne d’une intelligence normale, n’aura pas de grandes conséquences. A défaut de ressentir et de créer des liens basés sur l’émotion on peut toujours assimiler,reproduire et imiter les schémas comportementaux observés autour de soi : relations amicales, professionnelles…
Car l’environnement est également un facteur essentiel. Peu stimulant, peu rassurant, peu sociabilisant, l’environnement peut devenir un handicap pour développer une confiance suffisante en l’Autre et donc éviter une anxiété sociale. Le fait est que c’est durant notre petite enfance puis enfance et parfois jusqu’à l’adolescence que la nature et la qualité de notre environnement va conditionner la majeur partie de notre rapport aux Autres.
Dès le début de notre vie, bébé, nous sommes dépendants de nos parents, des adultes. Que ces adultes soient rassurants, prévenants, aimants, tout en favorisant le contact avec le monde extérieur, accompagnant le bébé dans sa relation à l’Autre, le guidant, et le bébé aura une approche rassuré et sécurisé du monde extérieur et donc des Autres. Il aura été élevé dans ce qu’on appel un environnement "sécure", structurant. Devenu enfant, puis adolescent et enfin adulte, cet expérience servira de modèle et encouragera l’individu à aller vers les Autres. A l’inverse, un bébé ignoré, délaissé, ou au contraire étouffé, surprotégé, développera à l’excès, soit un manque total d’estime de soi et percevra le monde extérieur comme dangereux et peut rassurant, soit un excès d’assurance, un ego surdimensionné, rendant l’individu inadapté au monde extérieur et donc à l’origine d’un comportement amenant les Autres à rejeter, repousser, blesser, cet individu qui se surévalue. Au final. Sous protégé ou surprotégé, les conséquences peuvent être dramatiques et occasionner le développement d’une personnalité déstructurée, anxieuse, évitante et donc créer une véritable peur des Autres.

Un incident, un accident, une agression, survenu à l’âge adulte, peut être à l’origine d’un traumatisme susceptible également de développer une crainte, une peur du monde extérieur et donc des Autres.

Quelles sont les solutions pour résoudre cette fameuse équation et vivre en parfaite harmonie avec les Autres ?
Nous l’avons vu, pour les enfants, les guider et les rassurer tout en les encourageant à aller vers les Autres est déjà un bon début.
Pour les adultes ayant vécu un traumatisme, faire un travail sur soi, apprendre à se faire confiance pour retrouver une confiance dans les Autres, accepter l’idée que nous n’avons pas toujours le contrôle des évènements et donc des accidents de la vie est un premier pas vers la réparation et la récupération de la confiance qu’on peut porter aux Autres.
Car la confiance est le maître mot de la résolution de cette équation.

Avoir confiance dans les Autres passe par avoir confiance en soi, apprendre à se connaître, s’aimer et s’accepter, avec ses qualités et ses défauts. Même génétiquement défaillant, ou ayant vécu dans un environnement peu stimulant socialement, il est toujours possible d’améliorer son rapport à l’Autre, en commençant par s’imposer des activités de groupes : sports collectifs, clubs artistiques (théâtre, chant, choral), participation à des activités associatives… Ou si la phobie sociale est trop forte, faire un travail sur soi avec un thérapeute formé en programmation neurolinguistique ou en thérapie comportemental. Dans tous les cas, il y a toujours les moyens de surmonter ce que certains estiment être insurmontables. Ainsi combien d’entre vous sont célibataires parce qu’ils redoutent le regard de l’Autre ? Dommage de limiter son univers parce qu’on a trop peur pour aller à la confrontation. Je parle bien de confrontation car la rencontre avec l’Autre est toujours une aventure. Nous ne savons jamais si cela va bien se passer. Mais pour le savoir, il n’y a qu’une solution. Et souvenez-vous toujours que l’Autre est comme vous. Il fonctionne en majeure partie comme vous, aime et déteste certaines choses, comme vous. Et surtout il redoute les mêmes choses et surtout une : Ne pas être aimé. L’Autre vous ressemble beaucoup plus que vous ne le croyez. Différent et si semblable. Alors, prêt ?

Maladies à vendre - VOD - videos.arte.tv

Maladies à vendre - VOD - videos.arte.tv

Reportage édifiant sur la nouvelle approche de la maladie physique et psychologique. Dans un précédent article, "Si le bonheur tenait seulement à quelques larmes...", j'explique que nous vivons dans un monde régit par l'économie de marché... Ce reportage illustre parfaitement le sujet et plus encore, explique comment on parvient à convaincre des personnes parfaitement saines qu'elles sont malades... Très fort, n'est-ce pas ? Il ne s'agit cependant pas de nier que le mal être est une réalité et même un fléau de notre société... Mais de là à devoir et croire qu'il faut se "droguer", il y a une marge que les laboratoires pharmaceutiques ont allègrement franchi, sans le moindre complexe... Aller mal est une réalité. Etre malade au point de se croire obliger de prendre des médicaments, souvent inutiles et qui loin de se contenter d'exercer un effet placebo, vont jusqu'à mettre notre santé en péril, un comble pour des médicaments, ne croyez-vous pas?, en est une autre... Bon reportage.

lundi 24 octobre 2011

Moi, cet Autre que je ne connais pas...

"Ce qui effraie le plus l’Homme, c’est Inconnu. Sitôt cet Inconnu, même adverse, identifié, l’Homme se sent rassuré. Mais « ne pas savoir » déclenche son processus d’imagination. Apparaît alors en chacun son démon intérieur, son « pire personnel ». Et croyant affronter les ténèbres, il affronte les monstres fantasmagoriques de son propre inconscient." Citation tirée du livre de Bernard Werber, "Nous les dieux". (Livre de poche, P. 21)
Cette phrase résume à elle seule ce qui explique que de nombreuses personnes, pourtant conscientes d’avoir besoin d’être aidées, hésitent à faire appel à un professionnel de la psychologie. Ils ont peur !
Non pas du qu’en dira-t-on… quoique, et pas non plus parce qu’elles ne croient pas en la psychothérapie, au contraire. Ce n’est pas la peur de l’Autre, un individu extérieur, externe, qui fait le plus peur, mais c’est l’Autre intérieur, interne et inconnu de soi qui effraie le plus.
Mais pourquoi ? Pour connaître la réponse demandons-nous, qui est cet Autre intérieur que nous redoutons tous plus ou moins et qui alimente notre peur.
Dans l’article, "Comment Ça fonctionne ? Qui est Moi ? Qu’est-ce que le Surmoi ? Et que vient faire Œdipe dans cette histoire ?", on apprend comment, selon la deuxième topique freudienne, notre personnalité psychique est constituée. Le "Je" que nous employons pour nous exprimer est le résultat de l’expression du "Moi". Le "Moi" est cette instance psychique issue d’un compromis entre deux autres instances qui sont le "Surmoi", représentant l’intériorisation de la loi, des interdits, des règles et le "Ça", représentant les pulsions, envies, désirs.

C’est le compromis entre ce que Freud nomme le "Principe de plaisir" (Ça) et le "Principe de Réalité" (le Surmoi).

Nous utilisons souvent une image simple pour représenter ce conflit. Imaginez-vous avec sur chacune de vos épaules, d’un côté un petit Ange symbolisant le "Surmoi", le bien puisque du côté de la loi et de l’autre un petit Démon symbolisant le "Ça", le mal puisque du côté de la pulsion et du non contrôle. Le "Je" que vous allez utiliser pour vous exprimer est le compromis entre les arguments de l’un et de l’autre, chacun défendant son point de vue et essayant de faire pencher la balance en sa faveur en essayant de vous convaincre de penser, dire et faire quelque chose de bien ou de mal, comme si la vie et plus particulièrement la psyché se divisait en bien et mal.

C’est justement là que la confusion s’installe. On s’imagine la construction du "Moi" comme le résultat d’un combat entre le bien et le mal où le bien l’emporterait, puisque quand on dit "Je", on suppose, comme chacun d’entre nous préfère le penser, qu’on est quelqu’un de bien.

Sauf que parfois, lorsque nous disons "Je", s’associe un mal être, une souffrance dont on ne sait d’où elle vient. On pense faire au mieux, être quelqu’un de bien, ou du moins faire ce qu’il faut pour être quelqu’un de bien et pourtant on se sent mal. Troublant, non ? Du coup, un doute s’installe. Si en faisant les choses bien, en se comportant comme il se doit, on se sent mal, c'est-à-dire qu’on manifeste un désaccord avec soi-même, c’est que peut-être, nous ne sommes pas bien et qu’il y a peut-être quelque chose de mal, de mauvais en nous. Certains ont même la sensation d’être schizophrène, d’être divisé comme s’ils étaient Ange et Démon en même temps.

Le fait est que nous n’avons pas accès à notre inconscient, à cet Autre en nous qui nous échappe. Et lorsqu'on se sent en mal être, nous sommes en droit de nous inquiéter de qui nous sommes vraiment.

Une chanson de Jean-Jacques Goldman illustre très bien cette inquiétude légitime. "Né en 17 à Leidenstadt". Très belle chanson interprétée par Jean-Jacques Goldman, Carole Fredericks et Michael Jones.

www.dailymotion.com. 2008 - 4 mntrès belle chanson chantée en trio par /.../x45gq3_jean-jacques-goldman-ne-en...24janvGoldman, michael Jones et Karol Fredericks en 1991
www.youtube.com/watch févr. 2010 - 4 mn né en 17 à Leidenstadt par : Carole FREDERICKS, Jean-Jacques GOLDMAN, Michael Jones. LYRICS►► Et si j'étais né en ...
www.paroles-musique.com › VariétéJean-Jacques Goldman 

L’un des couplets dit ceci : "On ne saura jamais c’qu’on a vraiment dans nos ventres, caché derrière nos apparences, l’âme d’un brave, ou d’un complice ou d’un bourreau ? Ou le pire ou le plus beau ? Serions de ceux qui résistent ou bien les moutons d’un troupeau, s’il fallait plus que les mots ? "

Cette chanson est un hymne à la tolérance. Elle nous interroge et nous demande : qui sommes-nous pour juger des autres ? Car effectivement : Qui sommes-nous ? Et c’est cette question qui nous interroge tous à un moment ou un autre de notre vie, surtout quand on se sent mal.

Parfois les événements de la vie nous l’apprennent malgré nous. Je prendrai l’exemple d’Oscar Schindler", homme d’affaire Allemand sans envergure, macho, flambeur, infidèle qui se révéla être un homme de cœur, courageux, loyal, résistant pendant la deuxième guerre mondiale et qui sauva des milliers de Juifs. "Steven Spielberg" a fait de cette histoire vraie un superbe film, "La liste de Schindler".
Mais nous n’avons pas toujours la possibilité de révéler aux autres et surtout à soi-même qui nous sommes vraiment. Et comme le dit Jean-Jacques Goldman dans la chanson, il faut peut-être mieux ne pas le savoir… et avoir encore moins l’occasion de le découvrir.

Cependant, cette peur de découvrir que cet Autre en soi est forcément mauvais est illégitime. Il arrive que parfois, nous soyons obliger d’aller explorer cette facette de notre personnalité tout simplement parce qu’elle est à l’origine de notre mal être. Mais qui dit mal être ne dit pas forcément être mauvais. Le mal être est le résultat d’un conflit qui n’a pas trouvé une résolution satisfaisante pour notre inconscient, cela ne signifie pas que nous soyons mauvais. Travailler sur soi n’est pas prendre le risque de révéler le Démon tapis au fond de soi. Cela n’a rien à voir.

Travailler sur soi, c’est découvrir ce qu’on ne s’autorise pas et pourquoi. Les raisons en sont souvent très simples. C’est souvent le résultat d’une erreur d’interprétation de nos émotions, nos relations aux autres, de notre environnement. Dites-vous bien que le bien et le mal est très relatif et subjectif. Ne dit-on pas que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire ? Finalement, ce n’est qu’une interprétations mais qu’en est–il de la réalité ?

Avez-vous vu le film "The Truman Show" ? Indépendamment du fait que ce film dénonce les abus de la télé réalité, il démontre aussi un processus psychique inhérent à chaque être humain. Le besoin intrinsèque de l’espèce humaine est de ce lier aux autres de créer du contact. Cela signifie établir des liens et des interactions. Elles-mêmes à l’origine et génératrice de sentiments. Et qui dit sentiments, émotions, dits besoins, envies, et entraînent le besoin de changement. La psyché humaine ne peut se satisfaire de routine parfaite. Elle se nourrit de sentiments et donc de changements même si cela doit passer par des étapes douloureuses d’adaptations. C’est ce que se passe avec le personnage de "Jim Carrey" dans le film. Il tombe amoureux… et son monde si parfait, sans l’être aimé, perd de sa perfection et l’incite à s’interroger à chercher, à comprendre, à évoluer, même si cela signifie affronter une réalité moins agréable, la vie de monsieur et madame tout le monde avec son lot de problèmes, qu’il n’avait jamais eux.

On ne peut pas résumer le monde et la réalité à une opposition du bien contre le mal. C’est beaucoup trop réducteur. Cet Autre en nous, cet Inconnu qui nous fait peur parfois, cette part du "Moi" à laquelle nous n’avons pas accès, n’est pas nécessairement et même assez rarement mauvaise. Inconnu ne veut pas dire dangereux.

Soit, une part de nous nous est inconnue, mais doit-on la redouter pour autant ? Un mal être ressenti, à un moment ou l’autre de sa vie, n’est pas le nécessairement le signe d’une maladie mentale, d’un trouble psychologique grave, ou la manifestation du Démon qui ne demande qu’à s’exprimer !

Et si cet Autre, cet inconnu en nous n’était que l’expression d’un besoin de changement, de renouveau, d’explorer des territoires vierges, différents, et donc déroutants mais pleins de promesses. Et qui loin d’obscurcir votre vie l’éclairait, au contraire, de nouveautés, d’aventures et finalement de bonheur ?

samedi 8 octobre 2011

Ce que nous croyons savoir, ou pas,… sur la sexualité.

"Les Français, l'amour et le sexe"Emission M6
En matière de sexualité, on entend souvent tout et n’importe quoi… surtout n’importe quoi. Réalité surprenante dans une société moderne comme la notre où l’information est accessible à tout moment et à profusion.

Mais c’est peut-être ça le problème… La presse s’est accaparée le sujet, le sexe est vendeur par excellence, et compte tenu de la concurrence, s’est lancée dans une surenchère d’informations au point de basculer très vite dans de l’intox… Plus c’est trash, plus c’est vendeur, même si les trois quarts des infos diffusées dans les médias ne sont pas, le moins du monde, vraies. Sans parler des informations véhiculées via Internet et l’industrie pornographique… Le fait est que trop d’infos tuent l’info…et accentuent la confusion, à l’origine de nombreuses insatisfactions, entre "sexe" et "sexualité". Car si le sexe est mécanique, la sexualité, elle, est psychique et donc beaucoup plus riche et enrichissante qu’elle ne le laisse paraître. Et si l’un et l’autre sont intimement liés, ils ne recouvrent pas la même réalité.

Ajoutez-y une bonne dose d’influence, plus ou moins consciente, du Judéo-christianisme, des tabous inhérents à chaque société et vous comprendrez mieux pourquoi toute une nouvelle génération d’hommes et de femmes, entre 15 et 30 ans, est complètement perdue en 2011. Cette tranche d’âge est plus sensible et manifeste plus de difficultés que les autres, tout simplement parce qu’elle manque d’expérience et de recul sur ses propres expériences. Mais ne vous y trompez pas, l’ignorance, les préjugés et la méconnaissance des personnes pour tout ce qui touche à la sexualité et la leur en particulier est loin d’être exceptionnel quelque soit l’âge. Ce serait même plutôt la généralité…N'oublions pas que le quotidien est souvent le coma du couple.  Ce que les enquêtes des médias préfèrent éviter de dire.

L’article du jour s’attache à tenter de démonter des rumeurs, des croyances et des préjugés, des non-dits, concernant le sexe et la sexualité. Sur ce que chacun sait ou croit savoir, n’ose dire, espère et finalement fantasme…

Essayons de démêler le vrai du faux et de trouver des solutions simples à des problèmes perçus comme insurmontables.

Personne ne sera surpris, si je parle des diktats de la performance. C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de sexe. Les magazines féminins et masculins inondent les kiosques à journaux d’articles, d’enquêtes et d’informations souvent fausses, valorisant la performance masculine, la jouissance féminine, liant inexorablement les deux, au point de culpabiliser les hommes de ne pas toujours être au top de leur virilité et condamnant les femmes à revendiquer une jouissance systématique et orgasmique.

Sauf que le sexe n’est qu’un "instrument" de la sexualité et la sexualité n’est pas une compétition, ni un concours. Il ne s’agit pas de définir le vainqueur de la coupe du monde de la sexualité et donc du sexe. Pourtant, les médias laissent croire le contraire. Mais cela n’a aucun sens et ne vise aucun but particulier sinon booster la vente de magazines et valider, jusque dans la chambre à coucher, un concept de vie basé sur la compétitivité… Pas top et pas justifié !

Pascal de Sutter
Comme le dit si bien Pascal de Sutter, sexologue, dans l’émission "Les français, l’amour et le sexe", première saison rediffusée actuellement tous les mardis sur M6, en deuxième partie de soirée, suivi, à partir de mardi prochain de la deuxième saison, "Ce n’est pas la performance qui compte, c’est l’appréciation, la sensation, la découverte… ", il faut "apprendre à savourer la sexualité", "faire l’amour doit être un choix pas une obligation…".

Pour comprendre, il est nécessaire de revenir aux fondamentaux. Alors que la plupart des gens ont tendance à ranger la sexualité dans une case spécifique, souvent fermée et hermétique… A part.  Il faut savoir qu’en psychologie, la sexualité fait partie intégrante d’un TOUT.

Catherine Salano


Ce TOUT, comprend autant l’aspect physique de la sexualité, c'est-à-dire le sexe, que l’aspect psychologique, c'est-à-dire le bien être et l’estime de soi. En cas de problèmes d’ordre sexuel, se concentrer sur l’un en ignorant l’autre est absurde et souvent n’améliore pas ou prou la situation.

Avoir des rapports sexuels plaisants, mieux faire l’amour, car c’est bien de ce dont il s’agit, c’est comme préparer une recette de cuisine. Selon l’envie et le résultat recherchés, on ne prend pas les mêmes ingrédients, accessoires et on n’y accorde pas le même temps. Comparaison très juste, empruntée à Catherine Salano, sexologue française réputée et co-auteur avec Pascal de Sutter du livre "La mécanique sexuelle des hommes", proposant des explications et des solutions pour résoudre certains disfonctionnement sexuels masculins comme l’éjaculation précoce ou difficultés d’érection. Indépendamment de ce livre, Catherine Salano a posté sur Internet, plus précisément sur Youtube quelques petites vidéos savoureuses dont l’une compare les manières de faire l’amour à trois manières de manger : Rapide, genre Fast food, à la bonne franquette, genre cuisine familiale, ou gastronomique, genre grand restaurant étoilé.

Reprenons la comparaison pour réaliser la recette suivante :

Comment faire l’amour
 (A vous d’aménager accessoires, ingrédients et temps pour la réaliser à votre goût… N’oubliez pas que les goûts et les couleurs ne se discutent pas… A vous de vous exprimer à votre convenance, mais n’oubliez pas que vous êtes deux.)

Accessoires :
- Le lieu choisi peut-être très important. Jouer la sécurité ou au contraire l’insécurité n’apporte pas le même frisson, ni le même plaisir. A chacun de trouver, d’expérimenter, d’essayer…
- Une ambiance, une atmosphère peut tout changer. Les femmes y étant plus sensibles que les hommes, ne pas hésiter à utiliser des bougies, à tamiser, mettre de la musique, bref, de créer une atmosphère. Rien ne vaut un peu de décor pour faire naître et alimenter le désir.
- Dans le même registre, les hommes étant plus "visuels", mesdames, investir dans les sous vêtements coquins, les bustiers et corsets peuvent avoir un certain pouvoir régénérateur et stimulateur du désir de ces messieurs. L'installation de miroirs... pas nécessairement au plafond, soit dit en passant, peut-être un plus.
- Dois-je citer, pour les femmes, mais aussi très bien pour les couples, l’usage de petits objets, godemichés mais aussi les crèmes de massage.
- Les jeux de rôles sont également un bon moyen de faire renaître le désir, de l’agrémenter, de le renouveler… Et il n’est pas nécessaire de s’acheter la panoplie entière du parfait SM (Sado masochiste) pour alimenter le désir, cela étant pourquoi pas. Dans le même registre, il y a aussi le Bondage, technique d’attache qui oblige à des postures spécifiques censé augmenter le plaisir. A maîtriser car peut-être dangereux.

Les ingrédients :
- Une bonne estime de soi est nécessaire. Il faut apprendre à dépasser ses complexes. Vous n’êtes pas Brad Pit ou Angélina Joli, et alors… Si vous êtes avec celui et celle que vous aimez, quelle importance ?
- Apprenez comment fonctionne votre corps… Il est surprenant de découvrir que la plupart des femmes ne connaissent pas leur corps… La masturbation ne doit pas être tabou et reste le meilleur moyen d’explorer et de connaître son corps et son anatomie. Plus facilement expérimenté par les hommes, il n’y a aucune raison pour que les femmes ne l’expérimentent pas elles aussi… De plus, la plupart des femmes reprochent aux hommes de ne pas connaître leur corps et donc de ne pas savoir leur donner du plaisir… Mesdames, j’aimerais vous rappeler que les hommes ne fonctionnent pas comme vous et qu’avant de leur reprocher d’être de mauvais amants, peut-être pourriez vous les initier en leur expliquant, montrant, explorant, comment VOUS fonctionnez. Ce qui signifie, commencer par connaître votre propre corps. On parle facilement clitoris, point G (concept remis actuellement en question par des chercheurs Anglais. Affaire à suivre), mais savez-vous où ils se situent ?
- Ne pas hésitez à communiquer, à expliquer, à solliciter, à demander… Il est extraordinaire de constater que les couples quelque soit leur durée, fonctionnent à partir de croyances, de non-dits, de présupposés de ce que l’autre aime ou n’aime pas, connaît ou ne connaît pas, veut ou ne veut pas… Posez la question, interroger, interpellez, expliquez. Qu’avez-vous à perdre ? Vous pourriez être sacrément surpris ou surprise… D’autant que la vie nous fait évoluer sur bien des points et les années apportent aussi son lot de bonnes évolutions et une certaine ouverture d’esprit. Les tabous et complexes disparaissent souvent avec le temps.
- N’hésitez pas à développer votre jardin secret. S’il est toujours bien de beaucoup partager avec son ou sa partenaire, ne pas non plus négliger cette part intime de vous qui doit rester secrète et alimenter votre imaginaire, lui-même à l’origine et au renouvellement de votre désir et donc de votre plaisir. Une part de mystère ne fait jamais de mal.
- Faire confiance. Aussi élémentaire que cela soit, ce n’est pas toujours aussi simple. Le quotidien génère stress, frustration, colère qui peuvent interférer sur votre bien être et mettre à mal votre confiance dans votre partenaire. C’est d’autant plus vrai pour les femmes qu’elles sont plus sensibles au côté affectif que les hommes et donc ont besoin de se sentir en confiance et rassurée pour se laisser aller au plaisir. Le plaisir féminin est d’autant plus intense et monte crescendo qu’une femme est capable de lâcher prise, et donc qu’elle fait confiance à son partenaire. D’où l’importance du rôle de la contraception pour une femme. (* N.B. : En fin d’article)

- Les réconciliations sur l’oreiller ne sont pas un mythe et permettent pour certains d’évacuer toute colère et frustration mais de là à dire que le plaisir est total… La colère est souvent mauvaise conseillère et interdit tout lâché prise. Or le "lâché prise" est un état nécessaire à la femme pour atteindre un plaisir maximum.

Préparation :
Pour favoriser la réussite d’une bonne recette, rien ne vaut la préparation, c'est-à-dire, messieurs, les préliminaires. Encore une fois hommes et femmes sont différents, si je prends une autre comparaison, disons que les hommes sont des voitures à essence alors que les femmes sont plutôt des diesels. Elles ont besoin d’un temps de chauffe pour démarrer. Pas très glamour dit comme ça mais c’est ainsi. Et les préliminaires ne sont pas nécessairement que physique, Comme le rappelle Pascal de Sutter, sexologue, "les préliminaires commencent parfois avec une simple attention, une prévenance dans le courant de la journée… ". N’oubliez pas messieurs que les femmes fonctionnent davantage à l’affectif. Etre attentif, faire preuve de respect, est une excellente entrée en matière.
Physiquement, l’anatomie féminine a besoin en moyenne de 15 à 20 minutes pour chauffer, c’est variable selon les femmes, certaines n’en ont pas besoin, d’autres ont besoin de plus de temps. La peau féminine comporte beaucoup plus de capteurs tactiles que celle des hommes, ce qui explique qu’elles sont plus sensibles aux caresses. Les massages, le bain à deux, font de très bons préliminaires. Ce temps permet au vagin d’une femme de se lubrifier mais également, de se gorger de sang, au même titre que l’érection masculine. Plus une femme sera prête, plus elle sera sensible à la pénétration, aura de contractions vaginales intenses et donc sera plus à même de donner du plaisir à l’homme. D’ailleurs, les hommes qui savent prendre le temps de préparer le corps de leur compagne avouent voir leur propre désir augmenter et leur plaisir être plus intense.

Pour information :
- Si la palette du plaisir chez l’homme est relativement limitée mais avec majoritairement la garantie d’avoir un orgasme lors de l’éjaculation, le plaisir féminin lui, ne donne aucune garantie d’atteindre l’orgasme. Cependant, il est plus riche et nuancé. Le plaisir féminin n’a pas besoin d’être orgasmique pour être satisfaisant. Et quand les femmes atteignent l’orgasme, elles peuvent être multi orgasmiques. En même temps c’est probablement la juste contrepartie du fait que les femmes sont poly-tâches contrairement aux hommes ! Juste retour des choses !

- Les femmes sont les initiatrices qui ont tendance, ensuite, à s’attendre à ce que les hommes prennent le relais, assimilent et poursuivre l’initiation du plaisir à deux. C’est rarement le cas. Les hommes oublient vites, et ce n’est pas dit pour être péjoratif. Ils oublient car ils n’ont pas les mêmes besoins ni la même aptitude à avoir un plaisir aussi nuancé et complexe que celui des femmes. Mesdames, il est donc inutile d’attendre ou de vous énerver. Acceptez d’être celle qui initie.

- Le Kama Sutra, recueil de positions amoureuses, existerait depuis plus de 4000 ans environ. Faire l’amour n’est pas une nouveauté, mais peut se renouveler et être une véritable aventure pour tous ceux qui l’aborde avec une certaine ouverture d’esprit. Pour en revenir à cet ouvrage, il faut savoir, qu’indépendamment des propositions décrites pour faire l’amour, l’introduction du livre expose, ni plus ni moins les "accessoires", "ingrédients" possibles et nécessaires pour BIEN faire l’amour. Cet article ne fait que reprendre et moderniser, très modestement, les grandes lignes de ce grand livre, dans la lignée de ce que font Pascal de Sutter et Catherine Salano.

Je reviendrai sur un petit point qui fait souvent litige : Les sollicitations sexuelles.
La courbe du désir sexuel entre hommes et femmes se croise vers trente ans. Avant, entre 15 et 30 ans, les hommes désirent beaucoup alors que les femmes désirent peu. Après trente ans le désir féminin s’accroît alors que celui des hommes décroît.
Le reproche fréquent des jeunes femmes concernant la sollicitation sexuelle, trop fréquente à leur goût, de leur compagnon, n’a donc qu’un temps, de même lorsque les hommes reprochent aux femmes de ne jamais ou de ne pas vouloir assez faire l’amour.
Cela fait partie des différences entre les hommes et les femmes. Mais plutôt que de vous braquer et de vous enfermer dans une impression de rejet pour les hommes en cas de refus de leur compagne ou de persécution pour les femmes en cas de sollicitation de la part de votre compagnon. Choisissez plutôt d’en parler avec votre partenaire pour trouver un compromis… Rappelez-vous qu’il arrivera un moment où la tendance risque très fortement de s’inverser. A méditer.
Cependant, une chose est sûre, messieurs, ces dames seraient plus consentantes si vous y mettiez davantage les formes. A vous de voir.

La clé de toute relation, et surtout amoureuse, est le respect et la confiance. Ajoutez-y un zeste de passion, une pincée d’imagination, oubliez vos tabous et lancez-vous. N’oubliez pas que tout ce qui vaut de la peine demande des efforts. A vous de jouer.

Si vous voulez en apprendre plus sur le sujet, vous pouvez lire l’ouvrage de Philippe Brenot, sexologue,  "Le sexe et L’amour", ouvrage où il expose les dernières informations et les résultats des dernières recherches sur la mécanique du sexe chez l’être humain… Vous avez également Willy Pasini, sexologue italien, qui a également beaucoup et intelligemment écrit sur le sujet.
Et les découvertes sur le sujet sont loin d’être épuisées…




Willy Pasini
Nota Bene :
On a vu que la notion de bien être était essentielle. Je reviens donc sur un point, un problème devrais-je dire, trop souvent négligé voire méprisé et qui, malheureusement, est encore loin de trouver sa résolution en ces temps modernes où les courants idéologiques ont tendance à favoriser le retour des femmes au foyer. Je parle de contraception. Je parle bien contraception et non protection.
Si en matière de protection, hommes et femmes ont la même responsabilité et prennent les mêmes risques d’attraper une MST (Maladie sexuellement transmissible : Syphilis, Sida…), il est une épée de Damoclès, un risque, que les hommes, même les plus concernés n’auront jamais : Le risque de tomber enceinte.

Aussi, quand les couples n’en sont plus à s’inquiéter de se protéger d’une quelconque maladie mais qu’ils ont "juste" à gérer une éventuelle grossesse, de plus en plus de femmes, dans la tranche d’âge des 15-30 ans, refusent de prendre la pilule, contraceptif très efficace bien qu’imparfait, exigeant de leur partenaire de porter le préservatif. Sous couvert d’égalité, arguant des prétextes, parfaitement infondés mais qui ont la vie dure, que la pilule fait grossir, dérègle le système endocrinien ou provoque des cancers, (la cigarette et l’alcool aussi, mais ça n’empêche pas les femmes de consommer et de fumer !) certaines femmes se mettent en danger ou du moins en instabilité et insécurité physique et émotionnelle. Car comment être totalement détendue et disponible pour son partenaire quand on sait que la moindre erreur (préservatif percé, ou pour ceux qui pratique le "retrait" avant éjaculation : pas des plus simples ni des plus faciles) on peut tomber enceinte ?

Les femmes ne doivent pas oublier que si la contraception est bien une affaire de couple et donc, la responsabilité autant des hommes que des femmes, le risque, lui, n’est réel que pour les femmes. C’est donc bien un stress réel, une pression typiquement féminine, surtout si, dans le feu de l’action, cela peut arriver, le couple oublie de prendre un contraceptif (préservatif masculin, préservatif féminin, pilule contraceptive, diaphragme…).  
Et si la pilule avortive et l’avortement sont toujours possibles, AUJOURD’HUI, il ne faut pas oublier que cela n’a pas toujours été le cas et que ce ne sont pas des actes anodins. Et aucune femme, qui sait qu’elle va devoir prendre une décision de vie ou de mort, car il s’agit bien de ça, ne le fait de gaieté de cœur… (On recense, actuellement, 13 000 IVG, interruption volontaire de grossesse, en France par an, c’est encore trop). Et c’est un cas de conscience auquel les hommes ne seront jamais réellement confrontés. Même s’ils se sentent concernés, il ne s’agit pas de leur corps mais de celui des femmes. A elles de ne JAMAIS l’oublier. L’égalité et la parité sont bien mais ne peuvent s'appliquer tout le temps entre hommes et femmes.

Mépriser la contraception féminine qu’est la pilule, ou la remettre en question, c’est remettre en question le combat des générations des femmes qui se sont battus jusqu’en 1967 pour obtenir enfin le droit de prendre la pilule et de disposer de leur corps, librement. Sinon que devient la liberté des femmes et des acquis ? Je vous laisse le découvrir avec le livre d’Elisabeth Badinter "Le conflit : La mère et la femme".

Je terminerai sur une anecdote plus légère, tirée d’une séquence du programme court sur M6 "Scènes de ménage", et qui concerne la subtilité version masculine de la sollicitation sexuelle.

José, la quarantaine, est au lit avec sa femme qui lui reproche de ne pas vouloir de sexe. Celui-ci répond, outré, qu’il y a plusieurs jours de cela, il lui a fait une tentative mais elle a fait comme si elle n’avait rien vu. Surprise, elle lui avoue ne pas s‘en souvenir. Il lui rappelle alors qu’il a sorti les poubelles, torse nu, plusieurs jour plus tôt, et que c’était sa manière subtile de lui dire qu’il avait envie de sexe… Vous devinerez bien que l’épouse a été prise de fou rire…
L’anecdote est hilarante mais recouvre une réalité…
Les hommes et les femmes n’ont pas non plus le même rapport à la subtilité…

Bibliographie de cet article non exhaustive !