mardi 26 avril 2011

Et si le bonheur tenait seulement à quelques larmes…2/3

Nous évoluons dans un drôle de monde. Alors que la tendance du moment est au retour au naturel, au bio, interrogeons-nous sur le fait que bons nombres de pratiques, dites naturelles, sont méprisées, critiquées, dépréciées alors que d’autres sont mises en valeurs.

Nous évoluons dans une société de consommation. Ne nous leurrons pas. Nos us et coutumes actuelles, les effets de modes, les nouvelles tendances, les courants d’idées, d’aujourd’hui, sont conditionnés par des concepts marketing, eux-mêmes asservis à la cause d’une idéologie née il y a plus d’un siècle avec l’aire de l’industrialisation : il s’agit de l’économie de marché.

Et si le retour à la nature, au bio est si tendance, ce n’est pas uniquement parce que c’est bon pour nous. Il serait naïf de le croire. C’est surtout bon pour l’économie de marché. Le retour à la nature est valorisé via le bio parce que le bio, du moins un certain type de bio, est commercialisable et donc rentable

C’est là où ça se complique. Tout ce qui est bio ou naturel, ce n’est pas la même chose, n’a pas besoin, normalement, de passer par l’industrie de la transformation. Ce qui signifie que ces produits de consommation offrent, logiquement, peu de valeur ajoutée. Or l’idéologie de l'économie de marché est basée principalement sur la valeur ajoutée. Le principe étant que les produits doivent générer, faire fructifier et rapporter un maximum d’argent en un minimum de temps.

Il ne faut jamais sous estimer le pouvoir de l’argent… Pour ceux qui aimerait développer le sujet, John Grisham, un écrivain à succès américain, a beaucoup écrit sur le sujet, et son livre, "L’affaire Pélican", adapté au cinéma sous ce même nom, illustre parfaitement le lien entre économie, politique et écologie… Le rapport entre les trois est important car il est conditionné par cette fameuse économie de marché… Cela étant en 20 ans, ce lien s’est totalement inversé… D'abord méprisée, l'écologie est devenue un concept marketing vendeur. Car pendant ces 20 dernières années, les industriels sont parvenus à rentabiliser certains produits bios. Ce qui n’avait pas de valeur un temps et était sacrifié par l’industrie au profit de l’économie, est aujourd’hui devenu un produit rentable de l’économie…

Deux films documentaires, "Solutions locales pour un désordre global" de Coline Serreau et "Le monde selon Monsanto" de Marie Monique Robin, sont édifiants sur le sujet… Ils illustrent tous les enjeux économiques autour de l’agriculture, et les mensonges, énoncés sous forme de lieux communs, décrédibilisant certain type de bio non rentable pour les industries. Ainsi, on découvre que les graines issues d’espèces végétales anciennes sont illégales à la vente…

Le sujet semble hors de propos dans cette chronique et pourtant. La logique à l’origine de la valorisation et de la consommation du bio est la même que celle qui régit notre approche de la santé, et donc de notre santé mentale. Le marché du médicament est faramineux, les enjeux financiers mirobolants et les lobbies influençant les gouvernements sont très puissants… Plus qu’on ne l’imagine…

De fait, notre consommation de produits liés à l’amélioration de notre santé mentale est très largement influencée et conditionnée par les industries pharmaceutiques et explique notre orientation vers des types de soins plutôt que d’autres.
Il existe trois types d’approches possibles pour se soigner quand on se sent fragilisé mentalement…

1- La consommation de médicaments.
Ce sont des produits issus de manipulations chimiques, maximisant les molécules actives, majoritairement de plantes.
Ce premier type de consommation est totalement contrôlé par les laboratoires pharmaceutiques et est très rentable. D’ailleurs on ne peut nier l’utilité et l’efficacité des produits pharmaceutiques tels que les neuroleptiques, anxiolytiques, hypnotiques et antidépresseurs. Ils ont, de plus, l’avantage d’être facile d’utilisation, via la prescription et la supervision de médecins généralistes et de psychiatre. Ils sont pratiques, efficaces, donne un résultat rapide et font marcher l’économie de marché à plein régime, surtout en France puisqu’ils sont remboursés par la sécurité sociale… Ceci explique très certainement le nombre important de prescriptions et donc de consommations…
Attention, il ne s’agit pas de remettre en cause leur utilisation. Mais la déontologie à l’origine de leurs prescriptions…

2- La consommation de plantes médicinales, la phytothérapie.
Les molécules bienfaisantes des plantes sont consommées à l’état naturel, tisanes, infusions, et maintenant gélules, sans avoir subit de manipulations chimiques préalables.
En fait, l’usage de plante pour se soigner, physiquement et mentalement, remonte à la nuit des temps. La connaissance des vertus médicinales des plantes était, avant tout, une connaissance diffusée par le bouche à oreille et auréolée de surnaturel. On connaît la magie blanche utilisée par les druides, la magie noire des vaudous… Puis avec le développement des sciences, on a cessé de croire au côté magique des plantes pour leurs attribuer, à juste cause, de simples vertus médicinales… Les plantes étaient commercialisées à l’état naturel dans des herboristeries, officines indépendantes.  Et cela, jusqu’il y a un siècle.
Puis, avec l’ère industrielle, les laboratoires pharmaceutiques prirent leur essor, concurrençant les herboristeries avec leurs pharmacies, offrant des médicaments efficaces et rentables pour l’économie de marché. Les officines commencèrent à disparaître au profit des pharmacies. L’aire du chimique l’emportait… Pire, les lobbies imposèrent leurs règles et firent disparaître jusqu’à la formation d’herboristerie, une manière d’éliminer le concurrent. Aujourd’hui, il n’existe plus de formations d’herboristeries et ceux qui le sont encore sont majoritairement également des pharmaciens.

Mais avec le retour au naturel et au bio, les laboratoires ont compris que si les herboristeries n’étaient pas rentables sous leur forme d’origine, c'est-à-dire proposant des produits non transformés et donc à faible valeur ajoutée, feuilles, herbes, racines. Ils pouvaient quand même être porteur d’un marché et devenir rentable après transformation. C’est la raison pour laquelle les laboratoires se sont intéressés au marché de la phytothérapie. Ils ont transformé les produits de base, peu coûteux, pour en faire des gélules vendues dans des flacons et de jolies boîtes et proposées aux consommateurs au prix fort.
La phytothérapie moderne gagnait artificiellement en valeur ajoutée et devenait rentable. Elle devenait par la même occasion une nouvelle tendance, conseillée par tous, plébiscitée.

Attention, il ne s’agit pas de condamner leur consommation, au contraire, mais de comprendre qu’encore une fois, ce que la nature nous donne à l’état brut, non rentable financièrement, est dévalorisé, éliminé du marché, pour être ré approprié par des laboratoires pharmaceutiques, détourné, et proposé à la vente sous couvert d’un pseudo retour à la nature…pour devenir rentable. En fait nous faisons encore une fois, comme avec l’agroalimentaire, les frais des stratégies marketing des industriels et de l’économie de marché …

A défaut de pouvoir contrer l’économie de marché, il est toujours bon d’être conscient de son rôle dans notre approche de la santé.

Car si les deux premiers types de consommations sont efficaces, ils ne sont pas gratuits. Il existe pourtant une troisième manière de se soigner, de trouver du bien être quand on se sent mal… Mais bien sûr, ce n’est pas tendance, personne n’en fait la promotion et pire, on sous estime et méprise son usage. Il s’agit des neurotransmetteurs et des neurohormones naturels de notre organismes.

La troisième partie de cet article vous expliquera pourquoi, en plus de la non rentabilité financière, ce type de  "consommation" est découragé, quels rôles ont vraiment ces neurotransmetteurs et neurohormones sur notre état psychique et comment les activer…

lundi 18 avril 2011

Et si le bonheur tenait seulement à quelques larmes…1/3

Navrée de commencer cet article par un lieu commun mais il est important de le rappeler : les français sont les plus gros consommateurs d’antidépresseurs de la planète… L’industrie pharmaceutique a de beaux jours devant elle, n’est-ce pas ?

Mais savez-vous que nous avons en permanence accès à un important stock d’antidépresseurs naturels ? Non ? Et pourtant… ces antidépresseurs sont, non seulement naturels, sans danger pour la santé, n’ont aucun effet secondaire nocif, ne déclenchent aucun effet de dépendance, sont accessibles à tout moment mais surtout ils sont gratuits et efficaces… du moins si vous n’êtes pas profondément atteint psychiquement, mais même là, ces antidépresseurs restent utiles… et efficaces…

Vous ne me croyez pas ? Vous croyez à une affabulation ou un canular ?  Ce n’est absolument pas le cas… Ces antidépresseurs existent bel et bien à l’état naturel… Et vous en avez en permanence sur vous…en vous, mais si bien caché que vous les ignorez, à moins que ce ne soit de la négligence de votre part…

Je parle des endorphines… des neurotransmetteurs comme l’adrénaline, la noradrénaline, mais aussi de neurohormones comme la dopamine… Sans entrer dans les détails, il faut savoir que notre cerveau est une véritable petite usine électrique et chimique…
Et que notre corps est le plus formidable fabricant de produits antidépresseurs de la planète… Mieux que n’importe quel laboratoire pharmaceutique…

Cela étant comparons ce qui est comparable… Je ne remets nullement en question l’apport des laboratoires en matière de produits médicamenteux. Concernant notre santé mentale, les laboratoires ont permis d’améliorer l’état psychique de nombreux malades en leurs apportant un mieux être certain et un confort non négligeable avec les antidépresseurs, anxiolytiques, hypnotiques et neuroleptiques. Donc rendons à César ce qui appartient à César et reconnaissons leurs leur utilité. Et quiconque contesterait cet état de fait serait limite criminel… Il ne s’agit donc pas de critiquer ces produits mais la manière dont ils sont utilisés et la déontologie qui entoure leurs usages et leurs prescriptions.

Car le problème est là… Aujourd’hui, on trouve normal de consommer à tout va des médicaments efficaces mais dangereux… On favorise leurs usages en grandes quantités en négligent ce que la nature met spontanément à notre disposition: des antidépresseurs naturels…

Reste à savoir pourquoi un tel mépris pour ce que mère nature met à notre disposition et comment avoir accès à ces antidépresseurs naturels ?

Cet article se présente en 3 parties... La suite à la prochaine publication...

lundi 4 avril 2011

Pourquoi notre vie s’apparente à un jour sans fin…

Connaissez-vous ce film, "Un jour sans fin", de Harold Ramis, sorti en 1993, avec les acteurs Bill Murray (SOS Fantômes), Andie MacDowell ( 4 mariages et un enterrement) et Chris Elliott ?
Pour résumer, un journaliste, Phil Connors, joué par Bill Murray, se déplace avec son équipe (sa productrice et son cameraman), dans une petite ville des États-Unis pour couvrir un évènement local "Le jour de la marmotte". A l’issue de la journée et donc de la célébration, au moment de partir, ils apprennent que toutes les routes sont bloquées à cause de violentes chutes de neiges et qu’ils devront passer la nuit sur place à l’hôtel. Se produit alors, un phénomène stupéfiant. A son réveil, le journaliste découvre qu’il est en train de revivre la journée précédente, et qu’il est le seul à en avoir conscience. Mais loin de s’arrêter, le phénomène se reproduit le lendemain et le surlendemain, encore et encore, indéfiniment. Ainsi, tous les jours, il revit la même journée… Il est coincé dans une boucle du temps. Son but sera d’essayer de briser cette boucle, de sortir de cette journée répétitive pour reprendre le cours de sa vie. Mais, il découvre rapidement que quoiqu’il fasse, même de se tuer, ne fait qu’aboutir qu’à une seule conséquence : Il se réveille et la journée recommence !

Pourquoi vous parler de ce film ? Parce qu’au-delà de la comédie romantique, ce film illustre parfaitement un mécanisme psychique ordinaire : la répétition.

N’avez-vous jamais eu l’impression, parfois pour certains, tout le temps pour d’autres, que vous rencontriez toujours le même type de situations, de personnes, de difficultés ? Que vous répétiez toujours le même type d’échecs, que vous viviez toujours le même type d’histoires ?
Ou bien avez-vous constaté que vous étiez devenu exactement ce que vous vous étiez juré de ne jamais être ? Que vous faîtes précisément ce que vous vous étiez promis de ne jamais faire ?

Bienvenue dans l’univers de la répétition !

Sachez que nous sommes tous soumis à ce mécanisme psychique. Par contre, nous n’en subissons pas tous les mêmes effets.

Chez certains ce mécanisme psychique aboutira à des résultats positifs, des réussites dans tous les domaines de leur vie, personnelle, professionnelle, amoureuse et amicale. Si positives que ce mécanisme n’attirera pas l’attention. Le fait est que lorsque tout va bien, on ne s’interroge pas ou peu sur l’origine de ses réussites. On parlera plus facilement de chance, de bon karma…
Et puis, peut-être que la chance existe vraiment !

Alors que chez d’autres, ce mécanisme psychique aboutira à des échecs répétitifs, dans certains domaines de leur vie voire dans tous. Il n’y a pas de règles absolues !
Et lorsque les conséquences sont majoritairement négatives, on va, soit parler de malchance, soit, pour les plus rationnels d’entre nous, faire une petite projection psychique et imputer la responsabilité de nos échecs sur les autres.

Solution simple et économique, n’est-ce pas ?
Et encore une fois, c’est peut-être, effectivement, un problème de malchance, ou peut-être êtes-vous, vraiment, la victime de la malveillance des autres ...

Mais lorsque, le temps passant, les circonstances évoluant, les contextes se transformant, les gens de votre environnement changeant et que, malgré tout, vous continuez d’accumuler les échecs, c’est que le problème ne vient probablement pas de l’extérieur et donc des autres mais bien de vous-même et de votre mode de fonctionnement ! Dans ce cas, soit c’est une maladie mentale, vous êtes paranoïaque et je vous conseille de consulter un psychiatre, soit vous êtes juste victime de votre système de répétition, inadapté pour votre vie actuelle, et il est temps de consulter un psychologue pour vous aider à vous poser les bonnes questions !

Cesser d’être victime des autres c’est avant tout cesser d’être victime de soi-même !

Et ça commence par comprendre comment fonctionne nos schémas de répétition afin, ensuite, de les corriger pour avoir une chance de reprendre le contrôle de sa vie.

Je vous ai dit que la répétition était un mécanisme psychique ordinaire. Pourquoi et comment se met-il en place ?
Je n’entrerai pas dans les détails psychanalytiques et vous épargnerai les causes développées par Freud. Je vous laisse les découvrir par vous-mêmes. Une piste ? Le principe de plaisir, de réalité… et la pulsion de mort. Vaste programme !

Pour faire simple, physiologiquement et psychologiquement, dans l’article, Comment fonctionne notre cerveau..., j’explique la notion d’économie de temps et surtout d’énergie à l’origine de la structuration de notre cerveau.

Physiologiquement, nous sommes structurés pour raisonner le plus rapidement possible. Mais rapidement ne signifie pas simplement. Rapidement veut dire utiliser des réseaux de connexions neuronales déjà existantes. Réseaux consolidés et développés… ou pas, en fonction de nos relations avec notre environnement social et affectif. Et parfois, un événement ou la simple perception d’un évènement peut renforcer un réseau de connexions en positif ou négatif de sorte qu’à chaque fois que vous l’activerez, en fonction des situations vécues, vous aboutirez systématiquement aux mêmes conséquences. C’est le principe du courant théorique développé par les comportementalistes (Behavioristes) et basé sur le lien stimulus-réponse.
Les mêmes causes provoquent toujours les mêmes effets.

Prenons plusieurs exemples pour illustrer l’importance de la répétition dans notre fonctionnement quotidien.
Avec une personnalité introvertie : si on lui a appris très tôt à aller vers les autres, bien que naturellement portée à se tenir en retrait, cette personnalité va, par son expérience avec le monde extérieure, intégrer de nombreux schémas comportementaux (Voir articles, Pourquoi l’habit doit faire le moine… Et La psychopathologie quotidienne…), qui lui permettront de savoir comment se comporter en toutes circonstances en public et donc de ne pas redouter de commettre un impair qui pourrait être générateur de conflits et donc de souffrance. La personnalité, ainsi préparée et stimulée, va prendre de l’assurance et être à l’aise et donc ouverte en société. En retour, cette personnalité obtiendra, très probablement, majoritairement, des attitudes d’ouvertures. Ce retour positif renforcera physiologiquement le réseau de connexions neuronales, et psychologiquement, le niveau de l’estime de soi. Cette boucle de renforcement positif servira de référence et deviendra un schéma de répétition qui permettra à la personnalité d’évoluer et de se développer de sorte qu’elle aura de forte chance de créer un environnement positif dans tous les domaines de sa vie.

A l’inverse, toujours avec une personnalité introvertie : Imaginons que l’environnement limite la socialisation. La personnalité intégrera beaucoup moins de schémas comportementaux, hésitera à s’ouvrir aux autres de craintes de commettre une erreur de comportement qui pourrait blesser. La personnalité, par souci de se protéger d’éventuelles rebuffades, rejets, et donc de blessures narcissiques, se tiendra en retrait, timide, redoutant de mal faire et donc enverra un message de fermeture au monde extérieur.  Ce qui provoquera, en réponse de la part du monde extérieur, de la réserve, qui renforcera les propres doutes initiaux de la personnalité. Nous avons alors une boucle négative renforcée par l’expérience avec l’environnement. On peut supposer, assez légitimement, que cette personnalité aura des difficultés avec les gens en général, ce qui aura pour conséquence d’élever les probabilités de multiplier les échecs dans le domaine des relations professionnelles, amicales et amoureuses.

L’exemple suivant va vous permettre également de comprendre de quelle manière le mécanisme de répétition peut parfois prendre des formes insidieuses et avoir des influences surprenantes. Nous savons tous combien l’influence de l’éducation et de l’histoire familiale est importante dans notre construction personnelle, mais on ne mesure pas toujours à quel point.

Prenons la situation simple d’une personne qui s’entend reprocher être un mauvais parent.
Suite à une éducation très stricte voire psychorigide et donc vécue comme douloureuse. La personne s’est promise de ne jamais se comporter avec ses enfants comme ses parents se sont comportés avec lui, si bien qu’une fois parent, la personne va prendre le contre-pied de l’éducation reçue et favoriser une éducation hyper laxiste! Pour aboutir à un échec éducatif !

Ou au contraire, le parent va reproduire exactement la méthode éducative qu’il a lui-même tant haïe. Tout simplement parce qu’une fois adulte et devenu parent, il reproduit le seul schéma comportemental qu’il a intégré; celui de ses propres parents ! Et aboutir également à un échec éducatif.

Deux méthodes opposées, même résultat. Que s’est-il passer ?

Trop structuré - pas assez structuré. Le problème est lié à un excès. Le mécanisme de répétition prend sa source dans le SENS donné à cet excès, pas dans la méthode éducative elle-même. C’est ce qu’il faut comprendre dans ce cas précis. Pour échapper et sortir d’une certaine répétition, celle aboutissant à un échec éducatif, il faut comprendre le sens donné par le parent à son mode d’éducation. Encore une fois, il s’agit de comprendre le fond, non la forme. Et c’est souvent la forme, notre représentation de la forme pour être précise, qui peut être le moyen d’accéder au sens du fond.

Tous ces exemples illustrent combien il est important de comprendre comment nous fonctionnons et d’où nous viennent nos schémas comportementaux. Quand quelques soient les domaines de votre vie, alors que vous croyez très objectivement tout faire correctement et que, malgré tout, vous aboutissez à un échec, c’est que votre schéma de fonctionnement, construit et renforcé au fil du temps, devenu le modèle d’application inconsciente et donc votre schéma de répétition, est inadapté.

Le seul moyen pour modifier cet état de fait passe par le repérage de ce schéma, de ce mécanisme de répétition pour le corriger et le modifier. Or, il est impossible d’agir directement sur le schéma lui-même. Vous n’allez pas vous ouvrir la boîte crânienne pour déconnecter et reconnecter vos neurones pour modifier vos réseaux de connexions tel un circuit électronique !

Le seul moyen d’obtenir ce qui s’apparente le plus à ce résultat passe par la compréhension de ce qui a motivé la construction des connexions neuronales et donc de remonter à la représentation, c'est-à-dire notre perception du réel puisqu’on ne peut avoir accès au réel même, d’origine, en utilisant le récit, la parole ou la création artistique, tout ce qui permet l’expression et la représentation afin de se la ré approprier, lui donner sens, et donc pouvoir la corriger de sorte de transformer le schéma de répétition.

Ce travail psychique s’appelle la résilience. C’est le moyen de sortir d’un schéma de répétition pour s’orienter non plus vers la destruction mais vers la reconstruction en corrigeant la représentation qu’on a de soi, en regagnant de l’estime de soi. Car sortir d’un mécanisme psychique négatif, c’est avant tout admettre le peu d’estime qu’on a de soi et apprendre à se réconcilier avec soi-même pour s’accepter.

Comprendre pour donner un sens, est la clé. Boris Cyrulnik dans l’un de ses livres, "Parler d’amour au bord du gouffre", explique combien le récit, l’histoire à l’origine de certaines répétitions qu’on peut construire autour d’un évènement, parfois anodin, peut jouer un rôle majeur de construction ou de destruction. Quand la répétition aboutit à des échecs, à des souffrances, faire un travail sur soi devient le seul moyen de briser le mécanisme répétitif.

C’est ce que découvre le journaliste du film: "Un jour sans fin". Il commence par suivre ses schémas comportementaux habituels, profite, exploite la situation pour son profit personnel et aboutit systématiquement à un échec : sa journée recommence. Puis il change de stratégie et décide, non plus de subir son mode de fonctionnement, mais de le contrer. Il commence par briser son propre schéma de répétition et décide de le positiver. Lui si égocentrique, égoïste, cynique et fermé, devient ouvert, disponible, philanthropique. Il cesse de ne s’intéresser qu’à ses bénéfices personnels. Il recherche la satisfaction plus émotionnelle en aidant les gens autour de lui… Il apprend…fait des erreurs, corrige, réapprend, s’adapte… Et finit par briser cette boucle du temps, cette journée de répétition, pour reprendre le cours de sa vie.

Cette épisode de répétition du temps pouvait perdurer à l’infini. Il ne dépendait que de lui et du sens qu’il lui donnait pour en sortir…Il a suivi une sorte de parcours initiatique, une recherche de lui-même, à travers diverses expériences réalisées au jour le jour, et finira par briser la boucle de répétition… En l’occurrence, celle du temps, mais aussi et surtout celle de sa propre vie... Mais je vous laisse le découvrir par vous même en visionnant le film... Un peu de suspense ne peut nuire, n'est-ce pas?

La répétition est un thème majeur dans la vie, illustré par bons nombres de films ou de séries comme X Files: "Lundi", Médium: "Le cercle vicieux", Stargate SGI: "Un jour sans fin", Tru Calling: "Le jour le plus long"....Et beaucoup d'autres!